Leurs huit victimes identifiées étaient mineures, et avaient entre 13 et 17 ans au moment des faits. Entre avril 2016 et décembre 2017, elles ont été victime d'un réseau de prostitution organisé par une bande de jeunes à peine plus âgés qu'elles.
À partir de mercredi 10 octobre, une dizaine de jeunes hommes et filles sont jugés devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) pour avoir prostitué des mineures dans des hôtels de région parisienne.
Les proxénètes, associés dans des "micro-réseaux" de prostitution, avaient pour la plupart la petite vingtaine. Parmi eux, deux jeunes femmes, dont l'une, 16 ans à l'époque, sera jugée ultérieurement devant le tribunal pour enfants.
Les filles, victimes comme proxénètes, entretenaient généralement des relations "amoureuses" avec les garçons.
Elles étaient en partie chargées du recrutement, notamment de leurs copines. Elles prenaient les photos pour les sites d'annonce, s'occupaient des contacts avec les clients. Souvent, elles se prostituaient aussi pour le compte de leurs copains, "par amour", expliquera l'une d'entre elles.
Les garçons se chargeaient plutôt de louer les chambres d'hôtels, d'y amener les filles, et de fournir préservatifs, maquillage, nourriture, cigarettes et stupéfiants. Ils se cachaient souvent dans les toilettes ou la salle de bains pendant les passes, pour assurer "la sécurité".
"C'est une affaire assez classique", estime Arthur Melon, d'Agir contre la prostitution des enfants, partie civile, pour qui les réseaux "de plus en plus, sont de tailles microscopiques". Ils se créent "entre jeunes qui se rencontrent par contacts interposés" et "ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actes".
En juin, la procureure générale de la cour d'appel de Paris s'était alertée de l'augmentation du "proxénétisme des cités" et de la prostitution de mineures. Environ 70 enquêtes étaient alors en cours en région parisienne, avait indiqué le parquet général.
Une situation d'ambiguïté amoureuse
Arthur Melon, d'Agir contre la prostitution des enfants
La prostitution des mineurs procède "d'une avidité pour l'argent et d'une banalisation à l'extrême de l'acte sexuel", avait-elle analysé, décrivant les mécanismes que l'on retrouve dans l'affaire jugée entre mercredi et vendredi, de "situation d'ambiguïté amoureuse laissant aux jeunes filles l'illusion de croire qu'elles ne sont pas prostituées et aux garçons qu'ils ne sont pas leurs proxénètes".
Début juillet, douze jeunes hommes avaient été condamnés à Paris à jusqu'à trois ans et demi de prison pour avoir prostitué une vingtaine de jeunes filles, pour la plupart mineures, qu'ils recrutaient sur les réseaux sociaux ou dans la rue, et à qui ils proposaient de "gagner beaucoup d'argent en donnant du plaisir à des hommes".
En avril à Créteil, d'autres avaient écopé jusqu'à six ans d'emprisonnement pour avoir prostitué leurs "copines" rendues accros à la cocaïne et qui enchaînaient à leur profit jusqu'à 300 passes par mois.
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