"Un degré d'enfer auquel personne n'est prêt" : le procès de Dahbia Benkired, accusée du meurtre de Lola, s'ouvre à Paris

Le 14 octobre 2022, la France découvrait avec stupeur le meurtre de Lola Daviet, 12 ans, alors que son calvaire venait de s'achever et que commençait celui de ses proches. Trois ans plus tard, presque jour pour jour, le procès de celle qui est accusée de l'avoir tuée s'ouvre aux assises de Paris. Dans le box des accusés, Dahbia Benkired, jeune Algérienne, qui avait 24 ans au moment des faits et était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF), est accusée de viol et de meurtre accompagnés d'actes de torture. Elle ne connaissait pas Lola.

Quand Lola est rentrée du collège à 15h17, l'accusée se trouvait juste derrière elle sur les images de vidéosurveillance du hall d'entrée. Elle a quitté l'immeuble à 16h55, traînant deux valises et une caisse noire. Le supplice de Lola s'est joué dans ces 90 minutes, 6 étages plus haut. La jeune fille agonisait, le visage recouvert de scotch pendant que l'accusée, confondue grâce aux images de vidéosurveillance, a fermé la porte du salon, écoutant de la musique.

Pourquoi ? Comment ? La maman de Lola souhaitera lui poser ces questions au procès. "C'est une femme qui a besoin de savoir, explique son avocate, maître Clotilde Lepetit, au micro de RTL. Pour que l'imaginaire qui peut aller avec s'arrête. On est face à un degré d'enfer auquel personne n'est prêt". 

L'accusée peut être jugée, selon les experts

Un temps internée en unité pour malades difficiles, l'accusée est bien présente au premier jour de l'audience, ce vendredi. Pour les experts, elle ne souffre pas de troubles psychiatriques et peut être jugée malgré une personnalité psychopathique et dangereuse. Incapable d'expliquer son geste, elle a à tour évoqué un fantôme, rit aux éclats face aux enquêteurs, sans jamais montrer aucun regret.

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À son arrivée dans la salle d'audience, plusieurs proches de Lola ont éclaté en sanglot. La maman, Delphine, a gardé le regard droit, tentant de prendre sur elle face à celle que l'on accuse d'avoir tué sa fille. Ce vendredi, toute la famille et les proches de Lola Daviet ont assisté à l'ouverture du procès, tous vêtus d'un t-shirt avec un dessin qui représente Lola et la phrase : "Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l'étoile de nos nuits".

Le père de la jeune fille, lui, est mort un an et demi après la disparition de Lola. Il avait pris la parole au micro de RTL en octobre 2023, revenant sur la déflagration qu'avait été la mort de sa fille. 

"Elle n'a pas fait que détruire la vie d'un enfant, racontait-il. Non, elle a détruit une famille complète, quand je dis complète, c'est complète. Ça va des oncles jusqu'aux tantes, elle a bousillé une famille complète. Avant ça, tout allait très bien, maintenant, ça fait un an que tout ne va plus. Je suis retombé dans mes démons. Alors que ça faisait plus de trois ans que je ne buvais plus". Le procès de Dahbia Benkired doit durer une semaine, le verdict est attendu le 24 octobre.

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