1. Accueil
  2. Actu
  3. Justice et faits divers
  4. Trafic de drogue : les stratagèmes des dealers pour blanchir l'argent
3 min de lecture

Trafic de drogue : les stratagèmes des dealers pour blanchir l'argent

Les dealers font preuve d'ingéniosité quand il s'agit de blanchir de l'argent sale. Il existe des dizaines de techniques pour éviter le fisc français.

Une liasse de billets (illustration)
Une liasse de billets (illustration)
Trafic de drogue : les stratagèmes des dealers pour blanchir l'argent
00:04:02
Cyprien Cini - édité par Nicolas Barreiro
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le trafic de drogue est évalué à plus de 3,5 milliards et demi d'euros par an en France. De l’argent sale que les voyous doivent réintroduire dans le circuit pour le rendre légal, ce qu'on appelle le blanchiment. Cette pratique permet d’éviter de se faire pincer par les agents du fisc notamment. 

Le journaliste Jérôme Pierrat, auteur de Parrains de cités : Enquête chez les millionnaires du trafic de stups, nous explique comment ces dealers font pour rendre cet argent sale totalement propre. Il existe des dizaines de techniques pour blanchir de l’argent, mais trois sont particulièrement étonnantes. La première correspond à celle du voyou qui gagne au jeu. "Le traditionnel super gagnant au tiercé ou au loto, évidemment, ça existe toujours", explique le spécialiste. "Vous allez fréquenter le feu Francis le Belge, un des derniers grands voyous marseillais. Il a justement été tué dans un fameux course par course, où l'on suit le tiercé. Il rachetait tous les tickets gagnants de la salle et les payait un peu plus cher. Quand le gars avait gagné 100 euros, vous lui dites : 'Donne-moi ton ticket, je vais t'en donner 110'".

"Évidemment, quand vous êtes contrôlés, vous allez dire : 'J'ai joué 10 euros au PMU et puis j'en ai gagné 100'. Donc, ces 100 euros-là sont blanchis puisque vous les avez donnés de la main à la main au vrai gagnant et que vous avez récupéré une somme qui vient du PMU", poursuit Jérôme Pierrat. "Les types écument les points de jeu, passent leurs journées ou paient un gars pour le faire, pour attendre devant le tabac tous les jours".

Investir dans un commerce

À grande échelle, la méthode des courses devient plus compliquée. C'est pourquoi certains se lancent plutôt dans l’achat d’un kebab, d’une onglerie ou d’un pressing. Jérôme Pierrat prend l'exemple d'une sandwicherie. "J'ai ma sandwicherie, vous allez me dire, j'ai 10.000, 20.000 ou 30.000 euros à blanchir par mois. Cet argent en liquide, vous allez le mettre dans la caisse et puis vous allez déclarer que vous avez vendu 200 sandwichs dans la journée. Évidemment, vous allez acheter le pain qui va avec, la viande qui avec, et vous allez la donner gratuitement à quelqu'un d'autre pour avoir l'impression de consommation".

À lire aussi