Un médecin généraliste et une infirmière ont-ils abusé d'un patient octogénaire, au point d'aller jusqu'à lui promettre l'euthanasie contre rémunération ? C'est ce que doit tirer au clair la justice, qui a mis en examen et écroué les deux protagonistes pour "empoisonnement avec préméditation", a annoncé vendredi 11 septembre Grégoire Dulin, procureur de la République de Tours.
Le médecin, âgé de 60 ans, et l'infirmière, âgée de 53 ans, ont été placés en détention provisoire. Le parquet indique que la victime de 82 ans aurait demandé à son médecin de mettre fin à ses jours, et qu'après s'être vu administrer la substance supposée être létale, il s'est étonné de se réveiller à l'hôpital Bretonneau de Tours en Octobre 2019, après plusieurs jours de coma.
C'est au moment du réveil qu'il a indiqué être surpris d'être encore en vie, racontant avoir demandé une euthanasie contre rémunération. Une confession qui a provoqué l'alerte auprès du procureur par le service de réanimation de l'établissement hospitalier. Deux mois plus tard, le patient est décédé, " victime d'un empoisonnement poly-médicamenteux", selon le procureur.
D'autres signalements, dont un de la banque de l'octogénaire sur des mouvements de fonds importants, ont conduit les enquêteurs de la police judiciaire de Tours à interpeller mardi le médecin et l'infirmière, ainsi que plusieurs de ses proches.
L'infirmière est quant à elle aussi soupçonnée "d'abus de faiblesse" et "d'administration de substance nuisible de nature à porter atteinte à l'intégrité physique de l'octogénaire", a précisé le magistrat, confirmant une information d'Europe 1.
Les enquêteurs ont alors découvert que le patient entretenait une relation jugée "ambiguë" avec l'infirmière. Elle a ainsi reçu de nombreux virements bancaires et cadeaux, pour une somme dépassant les 180.000 euros.
Selon le parquet, le médecin et l'infirmière ont reconnu avoir "accepté de procéder à l'euthanasie de la victime". Le généraliste a en revanche contesté l'empoisonnement, disant avoir "injecté un placebo pour dégoûter son patient d'un passage à l'acte".
La soignante dément, elle, "tout attrait financier". Elle a justifié l'argent et les objets retrouvés à son domicile et dans un box loué par une autre personne comme "des dons".
Les deux principaux suspects ont été placés en détention provisoire, les quatre autres mis en cause ont été libérés et seront à nouveau convoqués par le juge d'instruction.
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