TÉMOIGNAGE - Émeutes à Marseille : un homme assure avoir été soudoyé par un policier après avoir été violenté

Otman a été violemment passé à tabac par des policiers lors des émeutes. Il assure que l'un d'entre eux est rentré en contact avec lui pour passer un marché.

Des manifestants dans les rues de Marseille le 30 juin après le meurtre de Nahel par un policier

Crédit : CHRISTOPHE SIMON / AFP

MARSEILLE - Un homme assure avoir été soudoyé par un policier après avoir été violenté

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Les policiers auraient voulu acheter son silence. Pendant les émeutes à Marseille qui ont eu lieu au début du mois de juillet à la suite de la mort de Nahel, Otman assure avoir été frappé par les forces de l'ordre. Tout se déroule lors de la troisième nuit de pillages dans les rues du centre-ville de Marseille. Les émeutiers courent dans tous les sens, poursuivis par des policiers. Un bar tabac est pillé. Ce samedi soir, Otman, lui, affirme être attablé avec des amis, sur une terrasse.

"Je me lève, je filme. Ensuite, je vois des paquets de cigarettes par terre. Je rentre dans le tabac, j'en ramasse quelques-uns au niveau de l'entrée. Au moment de sortir, directement je me prends un coup de matraque dans la tête puis je suis jeté au sol", raconte-t-il. Bilan : quatre fractures au visage, la mâchoire brisée, trois points de suture au crâne, sans compter les nombreux hématomes.

Dans un premier temps, Otman n'a pas l'intention de porter plainte. Mais d'autres dossiers de violences policières surgissent, ce qui décide Otman à franchir le pas à son tour. Il a déjà des vidéos de témoins sur place. Et surtout, il connait Pascal l'un des policiers qui l'a frappé. Il a déjà eu affaire à lui quand il était jeune. Le policier lui a laissé ses coordonnées et il le contacte même pour un étrange marché.

Tu ne parles pas de ce que tu as eu

Policier à Otman

"Il va dans un taxiphone et il décide de m'acheter un téléphone. Il me propose un job d'un ami à lui. Je l'avais vu venir, qu'un jeune soit passé à tabac comme ça et qu'on essaie de l'acheter dans le dos. C'était clair, c'était pas normal". Au cours d'une conversation téléphonique qu'Otman enregistre, révélée par nos confrères de Marsactu, le policier lui dit de se méfier de l'IGPN, la police des polices, et lui dicte ce qu'il faudra leur répondre au cas où.

"Tu ne parles pas de ce que tu as eu. Tu dis : 'J'ai pris un coup sur la tête, mais rien de grave. Je ne veux surtout pas porter plainte contre la police, jamais de la vie'", entend-on dans l'enregistrement. Aujourd'hui, le visage d'Otman porte encore les marques des coups reçus et le cours de sa vie a changé du jour au lendemain.

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