TÉMOIGNAGE - Attaque d'un fourgon pénitentiaire : "Je n'ai plus de larmes dans mon corps, c'est une véritable injustice", pleure le père d'un agent tué

Une minute de silence a été observée dans les prisons de France, mercredi 15 mai, au lendemain de la mort de deux agents pénitentiaires lors de l'attaque de leur fourgon dans l'Eure. Les victimes s'appelaient Fabrice et Arnaud. Le premier, âgé de 52 ans, était père de famille ; le second, Arnaud, allait le devenir. RTL a rencontré son père, Dominique Garcia, qui est effondré. 

Il sort de son mobil-home avec de gros cernes sous les yeux. "Je n'ai pas dormi de la nuit, je n'arrive pas à y croire". Mardi 14 mai, alors qu'il était chez son frère à Lens, Dominique Garcia a reçu un coup de fil du ministre de la Justice. Éric Dupond-Moretti, l'a appelé pour lui annoncer la mort de son fils Arnaud, dans l'attaque du fourgon qui transportait un détenu, désormais en cavale. 

"Je n'ai plus de larmes dans mon corps, c'est une véritable injustice", explique-t-il. En quelques secondes, il a perdu son unique enfant, âgé de 34 ans. "Mon fils adorait son métier. Il allait être papa", nous confie son père.

Depuis 10 ans, Arnaud vivait avec Mary sa compagne. En 2021, ils officialisent leur relation et décident de se marier. "En tant qu'adjoint au maire, j'ai eu la chance de présider cette cérémonie", explique Dominique, agrippé à la rambarde de son domicile. Depuis des années, Arnaud et Mary rêvaient d'avoir un enfant. " Ils ont eu tellement de mal à en avoir un. Avec ce drame, leur bébé ne connaîtra jamais son père".

Deux passions : la moto et les copains

Agent pénitentiaire depuis 2009, Arnaud Garcia avait deux passions. "Je lui ai transmis ma passion pour la moto. D'ailleurs, je dois aller chercher ses deux motos à la maison".

Avec sa femme Mary, ils faisaient régulièrement des balades. Arnaud avait le sens de la fête : "Les copains, c'était toute sa vie. Supporter des Sang et Or (surnom de l'équipe de football de Lens, ndlr), il faisait régulièrement les allers-retours dans le Nord", raconte le père d'Arnaud.

En colère, Dominique Garcia ne comprend pas comment un commando visiblement surentraîné a pu s'infiltrer sur l'autoroute de cette manière. Cet ancien gendarme s'interroge : "On sait qu'il y a des risques, mais de là à perdre la vie", confie-t-il ému. "J'attends des réponses fermes de la part du gouvernement. Cet acte ne doit pas rester impuni".