"Si il lui arrive quelque chose ce sera de notre faute" : les sms qui révèlent le conflit entre les enfants d'Alain Delon

La série de messages commence par un long texto d'Antony à son frère et sa sœur le 20 juillet 2023 au matin : "Nouch, Alf essayons de faire une conf call today pour parler de papa." Hiromi Rollin, la Japonaise de 66 ans qui se présente comme la compagne d'Alain Delon ces dernières années, a été mise à la porte du domaine de l'acteur à Douchy, dans le Loiret, quinze jours auparavant Ce sont désormais ses enfants qui l'entourent au quotidien. 

Le ton des échanges de ce 20 juillet, rassemblés dans un document transmis à la justice et consultés par RTL, est cordial, bien différent des déclarations acrimonieuses parues dans les médias ces derniers jours. Mais ils révèlent déjà un désaccord profond sur les décisions médicales à prendre. Dès le premier SMS, Anthony estime qu'il faut "arrêter immédiatement la chimio de papa afin d'améliorer ses conditions de vie".

La crainte d'"un acharnement thérapeutique inutile"

Le fils aîné de l'acteur préconise par ailleurs "d'acheter une machine à jus afin de le nourrir avec des fruits et légumes pour palier ses carences, prescrits par une naturopathe". "On y verra plus clair d'ici le 10 août", poursuit Antony Delon, "... en gros s'il rebondit ou il plonge". Sa crainte : "Un acharnement thérapeutique inutile." Selon lui, "papa partira, car sa machine est usée... Si ça ne change pas rapidement, c'est fini, s'il décide de lâcher, personne n'y pourra rien".

La position d'Antony Delon est claire. Alain-Fabien ne se prononce pas. En revanche, Anouchka Delon fait tout de suite part de ses doutes. "Ça me tombe dessus. À te lire, on a l'impression que papa est mourant", s'inquiète-t-elle.

Et la cadette, qui n'est pas à Douchy depuis une semaine, insiste tout de suite pour qu'un avis médical soit pris avant toute décision : "Arrêter la chimio, pourquoi pas, mais en août, pas là maintenant. On peut aussi diminuer la chimio au lieu de la stopper". Une conviction qu'elle va réitérer à plusieurs reprises face aux arguments d'Anthony qui estime que "la chimio le tue à petit feu". "Je veux bien arrêter, mais avec l'avis des médecins, pas juste nos projections", répète la fille de l'acteur. 

Les échanges se poursuivent tout au long de la journée. Anouchka Delon annonce qu'elle rentre de lendemain et qu'ils pourront parler de tout ça et "discuter avec Papa", qu'elle veut associer à la décision. 

Un document entre les mains de la justice

Anthony Delon revient aussi sur le départ d'Hiromi Rollin, qui a partagé la vie d'Alain Delon à Douchy depuis 2019 et que les enfants accusent d'avoir voulu les couper de leur père. "La Japonaise a détruit papa ces derniers mois, l'a usé, éreinté nerveusement et physiquement", accuse l'aîné de la fratrie, et il poursuit : "On l'a libéré ! qu'est-ce qu'il se passe, il se relâche et subit le contre coup, psychologiquement, c'est un phénomène de décompression". Et il livre son interprétation sur "la colère et la déception qu'il doit ressentir par rapport comme ça à "l'humiliation" publique que ça a entrainé, Delon le tout-puissant sous emprise, maltraité etc.." Anouchka Delon recentre le débat "l'important, c'est retaper papa".

Une dernière fois dans la soirée, la fille de l'acteur redit son opposition : "Je ne pense pas qu'arrêter la chimio soit raisonnable, j'aimerais qu'on fasse une conférence avec les médecins". Et une dernière fois, Anthony Delon revient à la charge : "Elle Mc Pherson s'est soignée au Texas comme ça, sans aucun médicament et avec des produits naturels ; des jus de plantes, des fruits, des herbes, elle est en rémission totale, ce ne sera pas le cas de papa, mais c'est très efficace". La série de messages se termine sur un point positif le 25 juillet, Alain-Fabien annonce qu'Alain Delon a repris "ses exercices de kiné".

C'est ce qui s'est produit dans les jours et les semaines suivantes qui est aujourd'hui au cœur de la controverse au sein de la fratrie. Anthony Delon affirme que les trois enfants et leur père se sont mis d'accord pour arrêter le traitement dans le courant du mois d'août. L'entourage de l'aîné affirme qu'un document, aujourd'hui entre les mains du procureur de Montargis, le prouve. Ce qui est formellement démenti par l'entourage d'Anouchka Delon, qui affirme qu'elle n'a jamais rien signé.

La prochaine étape désormais, c'est l'expertise médicale demandée par Me Christophe Ayela, au procureur de Montargis. L'avocat, qui certifie être le seul et unique conseil d'Alain Delon, a envoyé mercredi un signalement à la justice pour "mise en danger" de la vie de son client. Il demande "l'ouverture rapide d'une procédure de sauvegarde de justice" par le juge des tutelles et la désignation "d'un mandataire".

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