"Selon toute probabilité, Xavier Dupont de Ligonnès s'est suicidé", estime Daniel Zagury sur RTL

Il est celui qui a examiné la tête des plus grands criminels, Guy Georges ou Michel Fourniret. Le psychiatre Daniel Zagury s'est penché sur le cas Xavier Dupont de Ligonnès, sans l'avoir rencontré. Soupçonné du quintuple assassinat de sa femme, Agnès, et de ses quatre enfants est introuvable depuis 2011.

Le médecin sort L'énigme publique n°1, aux éditions du Seuil, où il essaye de se plonger dans la psychologie du personnage et ce que cette affaire a provoqué dans la société française. Dans ce livre, il défend une thèse : celle du suicide de Xavier Dupont de Ligonnès après les faits. Selon lui, "si on raisonne de façon cynique, le suicide était devenu inéluctable."

"Il ne pouvait pas abandonner les siens, donc ça ne pouvait être qu'un suicide collectif. Il ne pouvait pas laisser sa famille savoir que c'était un suicide et que c'était un crime, donc il fallait maquiller tout ça et il fallait donner du sens", explique le psychiatre dans RTL Matin. Il voit un caractère religieux à ce crime : "donner du sens, ça a été le sacrifice. On suit (Dupont de Ligonnès) sur les sites catholiques et on voit à quel point cette idée de sacrifice va faire son chemin. Au fond, il n'a pas sacrifié les siens, il les a offerts au divin, avec l'idée d'une non-séparation pour l'éternité et que tout le monde allait se retrouver là-haut."

Un suicide, une hypothèse qui colle au profil psychologique du suspect

"Je ne peux pas vous affirmer qu'il est mort, mais selon toute probabilité, oui", explique Daniel Zagury avant d'expliquer : "C'est un homme qui chérissait sa mère et ses sœurs. Tout d'un coup, il serait aux abonnés absents, ne leur donnerait pas signe de vie alors qu'il était un homme qui protégeait les siens et qui ne supportait pas l'idée de l'abandon comme lui-même avait été abandonné par son père."

À lire aussi

Faits Divers

Mulhouse : une adolescente se suicide quelques heures après avoir porté plainte pour harcèlement

Cette thèse d'un "homme qui était bavard serait devenu silencieux" ne tient pas pour lui : "Incapable de gagner de l'argent, tout d'un coup, il aurait trouvé un métier stable. Un homme qui était écorché serait devenu un monolithe. Si vous voulez, tout ça est théoriquement possible, mais au prix d'une telle mutation de la personnalité que, très franchement, je n'y crois pas. Alors comme je suis sérieux et comme je suis expert, j'ai mis une réserve théorique, mais je dirais que selon toute probabilité, il s'est suicidé."

À écouter aussi

Enquêtes criminelles

Affaire Bendeçon (1/2) : où est passée la "veuve noire" ?

09/10/2025 à 02:05 - 27m34s