Le parquet de Bordeaux a décidé de rouvrir l'enquête sur le suicide de l'ex-compagne de Bertrand Cantat, Krisztina Rády, retrouvée pendue en 2010 par son fils. Le chanteur de Noir Désir se trouvait à leur domicile cette nuit-là.
C'est le documentaire Le cas Quentin, visible depuis fin mars sur Netflix, qui a poussé le procureur de Bordeaux à rouvrir l'enquête. Ce reportage retrace le meurtre de Marie Trintignant en 2003, pour lequel le chanteur de Noir Désir a été condamné, et le contexte trouble dans lequel son ex-femme, Krisztina Rády.
La mère des deux enfants de Bertrand Cantat avait refait sa vie. "Je me suis fait une promesse, explique sur RTL François Saubadu, dernier compagnon de Krisztina Rády. Je me suis dit que j'allais faire ce dernier effort. Donc ça a déterré plein de vieux souvenirs qui m'ont un peu mis en dépression d'ailleurs. Parce que c'est incroyable ce que le cerveau humain est capable d'oublier".
Parmi ces vieux souvenirs, un message alarmant que Krisztina Rády a laissé dans sa langue maternelle sur le répondeur de ses parents. Six mois seulement avant sa mort, Bertrand Cantat venait alors de se réinstaller dans leur maison bordelaise à sa sortie de prison.
"J'ai failli laisser une dent, dit-elle. Il m'a balancé mon téléphone, mes lunettes. Selon moi, Bertrand est fou. Il croit que je suis le plus grand amour de sa vie et que, mis à part quelques petits déraillements, tout va bien". À ce moment-là, Bertrand Cantat a fini de purger sa peine pour le meurtre de Marie Trintignant et conserve toujours une certaine image de star, d'icône du rock français.
Ces éléments attestent donc, selon l'entourage de Krisztina Rády, qu'elle subissait des violences de la part du chanteur. François Saubadu est convaincu que Krisztina Rády a laissé ce message audio à dessein.
"Elle dit qu'il la bat devant des amis, à des témoins, etc, raconte-t-il. Elle fait tout pour que ce message audio soit une forme de 'testament', au cas où il lui arrive quelque chose. Donc, ce qui s'est passé, ce qu'on peut dire déjà, c'est qu'il a terrorisé psychologiquement et physiquement. Et ça aboutit à un suicide. Elle ne s'est pas suicidée pour une autre raison, on est bien d'accord".
L'ancien compagnon de Krisztina Rády évoque la notion de suicide forcé, qui n'existe pas à l'époque en droit français. Elle n'est intégrée à la loi qu'en 2020.
Parmi les éléments nouveaux apportés parle documentaire Netflix se trouve le témoignage d'un infirmier qui a trouvé trace d'un dossier dans lequel est évoqué un passage de Krisztina Rády aux urgences, les semaines précédant sa mort.
Yael Mellul, militante et ancienne avocate de François Saubadu, a eu accès à ce dossier. "Dans ce dossier, explique-t-elle, il y a d'une part Krisztina Rády qui indique qu'elle était victime de violences conjugales de manière récurrente et d'autre part, qu'elle avait été victime ce jour-là de violences d'une exceptionnelle gravité. Quand je parle d'exceptionnelle gravité, je parle de décollement du cuir chevelu, je parle de dents cassées, je parle d'une femme en état de détresse psychique absolue, sous emprise absolue, et qui nomme son agresseur. C'est-à-dire que Bertrand Cantat est nommé".
Yael Mellul assure même avoir de nouveaux éléments, dont une liste d'une douzaine de témoins jamais entendus par la justice. De leur côté, les avocats de Bertrand Cantat n'ont pas répondu à nos sollicitations, mais ils dénonçaient à l'époque un acharnement.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte