L'avocate générale Corinne Gérard avait requis dix ans de prison pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner". "Oui c'était un homme violent, mais vous ne pouvez pas répondre à la violence par la violence", avait-elle estimé. La cour d'assises de Rouen (Seine-Maritime) a condamné une femme de 42 ans à 10 ans de prison pour homicide volontaire.
Le 16 octobre 2016, Alexandra Richard, l'accusée, a tiré sur son conjoint de 36 ans avec un fusil de chasse à leur domicile de Montreuil-en-Caux. Elle était en couple depuis environ deux ans avec cet homme, condamné en 1999 pour avoir tiré sur un rival amoureux. Ivre, celui-ci venait de se lever de son fauteuil en la menaçant de lui "défoncer la gueule".
La défense avait plaidé l'accident, l'avocate générale ne partageait pas cet avis mais avait demandé une requalification en "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
"Je ne m'explique pas le verdict, je suis sous le choc. La peine est lourde. Alexandra n'est pas une criminelle", a déclaré l'avocate de la mère de trois enfants, Maître Nathalie Tomasini, qui a été le conseil de Jacqueline Sauvage, condamnée pour avoir tué son mari avant d'être graciée fin 2016. Alexandra Richard, qui encourait la perpétuité pour homicide volontaire, a dix jours pour faire appel.
Même en prison, je dormais mieux qu'à côté de lui. Personne ne me frappait
Alexandra Richard, à la barre.
Alexandra Richard avait reconnu, à la barre, avoir chargé l'arme. Mais "qu'il soit décédé, ce n'est pas ce que je voulais", a assuré l'accusée, dont le casier judiciaire était vierge. "C'était une arme de dissuasion. Je voulais (...) m'enfuir avec mes enfants", a ajouté l'accusée, qui a dit "regretter tout ce qui s'est passé".
"Vous avez subi des violences physiques et sexuelles, avait déclaré son avocate, Me Tomasini. Alexandra Richard est une belle personne, c'était la proie idéale. Il y a la domination et l'emprise, l'emprise va permettre les violences physiques, sexuelles, économiques".
"Elle devait être à son service, que ce soit sexuellement ou pour les tâches ménagères. Il la considérait comme sa pute ou sa gouvernante", avait-elle encore plaidé. "Même en prison, je dormais mieux qu'à côté de lui. Personne ne me frappait", a expliqué Alexandra Richard qui a fait de la détention provisoire.
Pour l'avocate des parents du défunt, Me Rose-Marie Capitaine, en revanche "il y avait des excès chez (lui) mais de là à le présenter comme un tortionnaire, évitons ces excès". Et il n'est "pas possible de retenir l'homicide involontaire ou les coups mortels". "Si c'est pour faire peur, pas besoin de charger le fusil", avait-elle argué.
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