L'affaire remonte à près de quinze ans. Un Albanais de 52 ans, jugé depuis le jeudi 12 novembre pour avoir avoir commandité l'agression à l'acide sulfurique de son ex-femme en 2006 à Chambéry, en Savoie, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, ce samedi 14 novembre.
La Cour d'assises de Savoie a suivi les réquisitions du ministère public, qui avait également demandé une période de sûreté portée aux deux tiers et une interdiction définitive du territoire français. La délibération a duré trois heures et l'accusé, reconnu coupable de complicité d’actes de torture ou de barbarie aggravés, a accueilli le verdict impassible.
Avant de se retirer, la Cour avait recueilli un dernier mot de Nexhmédin Dardha, sans masque pour la première fois depuis le début de son procès, le visage carré à découvert, qui s'est déclaré "innocent" des faits reprochés. Il n'a eu aucun mot de réconfort pour son ex-épouse, absente à l'audience et pour qui "la peur et la douleur sont toujours là", comme l'a précisé le conseil de cette dernière Me Frédéric Verron dans sa plaidoirie.
C'est un "criminel qui ne passe pas à l'œuvre lui-même", a-t-il ajouté en reprenant les mots d'une lettre de sa cliente, dénonçant un "agresseur qui peut être n'importe qui et agir n'importe quand". Des mots qui ont fait écho à ceux prononcés plus tôt dans le réquisitoire de l’avocate générale Nathalie Hermitte.
La magistrate avait demandé aux jurés "de faire porter à la bonne personne le réel poids de la culpabilité", alors que deux hommes de main de l'accusé ont été condamnés en 2009 à dix et cinq ans de prison dans le cadre de cette affaire, lors d’un premier procès.
"Il a fait faire les basses besognes à d’autres, plus faibles que lui. Il a utilisé l’autre comme objet, pour ne pas se faire attraper", a-t-elle ajouté dénonçant la défense de l'accusé "par demi-vérités, mensonges, silences et dénégations".
Le 14 septembre 2006, l’ex-femme de Nexhmédin Dardha avait été brûlée au deuxième et troisième degrés, au visage et au corps, après avoir reçu un jet d'acide sulfurique par un individu ganté et cagoulé. L'agression s'était déroulée devant chez elle, à Chambéry, sous le regard de ses deux filles.
Immédiatement, l’ex-époux de la victime et père des deux enfants avait été soupçonné d’être le commanditaire de cette agression, depuis l’Albanie où il avait trouvé refuge. L’absence d’accord d'extradition avec la France l'avait protégé jusqu'à son interpellation en 2019 lors d'un voyage en Italie. Il avait été ramené en France dans le cadre d’un mandat d’arrêt international.
En 2006, la victime avait déjà porté plainte à deux reprises contre son ex-mari, pour sabotage de son véhicule et menaces de mort. Elle a depuis changé d’identité, comme ses enfants, pour des raisons de sécurité.
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