1.300. C'est le nombre moyen de photos publiées en ligne sur lesquels un enfant de 13 ans apparaît. "Et pour certains, ce peut être beaucoup plus", assure Justine Atlan, directrice générale de l'association e-enfance. Les parents qui sont actifs sur les réseaux sociaux sont capables d'en publier plusieurs par jour pour illustrer chaque acte de la vie quotidienne de leurs enfants."
Aussi, lorsqu'un adolescent s'inscrit pour la première fois sur les réseaux sociaux à 13 ans, "il hérite d'un patrimoine, d'une photothèque qu'il n'a pas maîtrisée, qu'il n'a pas demandé de mettre en ligne et qui peut parfois être lourd de conséquences", prévient Justine Atlan. Certains jeunes peuvent, en effet, très mal prendre le fait de découvrir des photos d'eux enfant tout nu dans la baignoire, avec un appareil dentaire qu'on ne voulait pas montrer ou avec un peu d'embonpoint...
Surtout, cela crée un risque de cyberharcèlement à l'adolescence. Il existe aussi un risque de détournement de ces images pour un usage pédopornographique. "C'est un risque tout à fait réel, prévient Justine Atlan. Les amateurs de photos pédopornographiques ayant du mal à trouver du contenu vont se rabattre sur certaines images qui, pour un esprit sain, sont tout à fait anodines, mais qui pour ces personnes, peut faire de l'effet."
En effet, 50 % des images que l'on retrouve sur les sites pédopornographiques sont des images qui ont été initialement publiées volontairement sur les réseaux sociaux. Cela va d'une image d'une petite fille dénudée qui fait la roue à un petit garçon en maillot de bain. Dès lors, la directrice générale de l'association e-enfance insiste : "en exposant des photos de vos enfants sur un réseau social, vous ne maîtrisez pas le chemin que va prendre l'image sur Internet".
Un élément que Justine Atlan aimerait que tous les parents aient en tête. "Il faut dire aux parents que leurs enfants ne leur appartiennent pas et que la loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique va venir sanctionner ceux qui abusent du droit à l'image de leurs enfants", prévient-elle. Cela signifie que les parents sont invités à ne pas publier de photos de leurs enfants "quotidiennement, systématiquement et surtout sans l'avis de leur conjoint.e".
Et pour cause, comme Justine Atlan le souligne, le droit à l'image des enfants est aujourd'hui un sujet qui revient fréquemment en cas de divorce. "On veut donc pouvoir donner le pouvoir au juge de reconnaître s'il y a une défaillance parentale en cas de publications abusives", explique-t-elle.
"Aussi, pour que son enfant utilise bien son image quand il sera en âge d'avoir ses propres réseaux sociaux et respecte celle des autres, il faut déjà,