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Cyberharcèlement : "Faut-il que je me tue pour que tout le monde se remue ?", lance Jeremstar sur RTL

INVITÉ RTL - Le blogueur, spécialiste de la téléréalité, raconte dans un livre être victime de harcèlement sur les réseaux sociaux.

Jeremstar sur RTL
Jeremstar sur RTL
Crédit : RTL
Cyberharcèlement : "Faut-il que je me tue pour que tout le monde se remue ?", lance Jeremstar sur RT
00:07:07
Cyberharcèlement : "Faut-il que je me tue pour que tout le monde se remue ?", lance Jeremstar sur RTL
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Aymeric Parthonnaud
Aymeric Parthonnaud

À la veille de la journée contre le cyberharcèlement, le blogueur Jeremstar, spécialiste de la téléréalité, était l'invité de RTL Midi ce mercredi 9 novembre. Il raconte dans un livre (Survivant des réseaux sociaux chez Hugo Doc) avoir été victime de harcèlement sur les réseaux sociaux pendant des années et, lui-même, avoue avoir déjà été du côté des harceleurs.

"J'ai été, du jour au lendemain, jeté en pâture sur les réseaux sociaux et accusé d'horreurs avec des manipulations de personnes qu'on a forcé à déposer plainte contre moi pour des faits gravissimes, raconte-t-il. Ils m'accusaient de complicité de viol, de choses terribles... Ça venait de personnes que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vues de ma vie. Du jour au lendemain, quelqu'un qui s'est mis à raconter n'importe quoi sur les réseaux. Tout ça a largement été relayé et force est de constater que, cinq ans après, j'ai toujours ces termes terribles qui me collent à la peau. Je suis régulièrement lynché sur les réseaux."

Des attaques qui, d'après Jeremstar, ne se limitent pas au monde virtuel. "Bien au-delà du cyberharcèlement, il y a des répercussions dans la vraie vie puisque, comme je le raconte dans mon livre, j'ai été pris en otage par un déséquilibré qui croyait à toutes ces calomnies. Je suis régulièrement insulté et agressé dans la vraie vie, en dehors des réseaux sociaux. Et les attaques sont particulièrement violentes sur Internet."

Jeremstar a fait carrière avec les réseaux sociaux. Il explique que c'est pour cette raison qu'il ne peut pas simplement abandonner sa vie numérique pour fuir ces agresseurs en ligne. Pour le jeune homme, son témoignage est particulièrement important parce qu'il a lui aussi mené des petites guerres sur les réseaux sociaux. 

"J'ai été des deux côtés"

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"Je pense que ce qui est hyper intéressant dans ma lutte contre le cyberharcèlement, c'est qu'effectivement j'ai été des deux côtés, reconnaît-il au micro de RTL. Pendant longtemps, j'ai alimenté tout un système de délation autour du milieu de la téléréalité en donnant la parole à des candidats qui se clashaient entre eux, en étant moi-même journaliste people, donc en sortant beaucoup de choses sur la vie privée des candidats. Donc j'ai participé à toute cette machine et peut-être contribué à certaines vagues de haine sur les réseaux sociaux. J'ai été très virulent, j'étais un lanceur d'alerte, donc j'y allais pas franchement avec le dos de la cuillère."

Et Jeremstar de poursuivre : "Ce qui est très intéressant, c'est de voir que tout ce système a fini par m'exploser à la tête et que je pense aujourd'hui être plus crédible que n'importe qui pour avoir été des deux côtés. (...) Ça me fait du bien de me rendre compte de ce que j'ai été par le passé et de mieux comprendre aussi la douleur du cyberharcèlement. Et c'est vrai que quand on a encore une fois été des deux côtés, on peut, plus que n'importe qui, le comprendre."

Mais Jeremstar ne considère pas ce qui lui arrive aujourd'hui comme un retour de bâton légitime. "Alors attention, j'entends souvent aussi qu'il 'ne faudrait pas s'exposer' ou 'c'est le prix à payer quand on est connu'. Que je sois connu ou non, je reste un être humain. Ce n'est pas parce que j'ai choisi de m'exposer que ça justifie ça, mais évidemment, moi, je suis là aujourd'hui pour également aider tous les jeunes qui me suivent."

Le désespoir des victimes

"Ça peut partir très loin, constate-t-il. C'est ce que je disais à la petite gamine par exemple, qui est harcelée sur Internet ou au collège et qui vit à Lille et qui n'a pas les moyens de se défendre. Elle finit par se suicider. Moi, j'ai dépensé plus de 200.000 € dans mes procédures pour obtenir justice. C'est un temps judiciaire extrêmement long. Ça fait cinq ans et il y a encore des procédures en cours ou des cyberagresseurs qui racontent encore des conneries. J'ai fait condamner plusieurs personnes. (...) La diffamation c'est aussi une arme du harcèlement. Donc il a été condamné à une très lourde amende et j'ai fait condamner un journaliste indépendant à de la prison ferme en première instance, ce qui était une décision exemplaire.

Mais pour Jeremstar, la justice est encore trop lourde, trop lente et trop chère pour la majorité des victimes. "C'est scandaleux ! Le système judiciaire est très lent. On me parle d'un parquet numérique en charge de ces affaires-là. Pourquoi le parquet numérique n'a jamais été saisi ? J'en viens à me dire qu'en fait, oui, il faut se suicider pour que ça avance. Et je l'ai vu puisqu'une influenceuse dont j'étais très proche s'est suicidée, Mava Chou. Etrangement, tout s'est accéléré quand elle est morte. Faut-il que je me tue pour que tout le monde se remue ?", conclut-il.

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