Au procès d'Abdelkader Merah et Fetah Malki, place aux plaidoiries des parties civiles. Jeudi 26 octobre au matin, Maître Simon Cohen a parlé au nom de nombreuses familles des victimes de l'école Juive Ozar Atorah, tuées de sang-froid par Mohamed Merah. L'avocat a cherché à exprimer l'indicible, comme il l'a expliqué en préambule.
Placé au milieu de la cour, le vacarme se tait quand Maître Cohen commence : "Vous entendez ce silence ? C'est comme ça que j'imagine l'école après les tueries. Il y a eu un silence, et puis se fut le premier cri. Le premier cri de ceux qui ont compris tout de suite qu'ils allaient souffrir et pour longtemps". Il parle ici des parents de Myriam Monsonégo qui l'ont chargé "d'essayer de trouver les mots pour dire ce qui est indicible."
Il y a eu un silence, et puis se fut le premier cri
Maître Cohen pendant sa plaidoirie
La petite fille a perdu son cartable pendant la fuite, quand elle est allée le ramasser, Mohamed Merah l'a attrapée par les cheveux et lui a tiré dans la tête. Elle avait 8 ans. Son père et sa mère sont venus chaque matin nettoyer son sang dans la cour de l'école.
L'avocat tient aussi à parler des vivants. Ceux qui ont eu la vie sauve parce qu'ils étaient en retard, parce qu'ils se sont cachés. Maître Cohen marque une pause, puis poursuit : "Voilà pour les chagrins, désormais place aux preuves."
Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec son histoire, celle du terrorisme islamiste
Maître Laure Bergès-Kuntz, avocate de Loïc Liber
C'est la lourde de tâche qui incombe aux avocats suivants qui vont tenter de démontrer la complicité d'Abdelkader Merah avant de le réquisitoire attendu lundi matin. Et c'est Maître Olivier Morice qui a ensuite pris la parole et a partagé son "intime conviction que ceux-là (les deux accusés) sont tous les deux coupables". "Les charges qui pèsent sont suffisantes pour rentrer en voie de condamnation, estime-t-il encore. Mohamed Merah a choisi la mort. Quand à vous Abdelkader Merah puisque vous êtes en vie, votre place est en prison".
L'avocate de Loïc Liber, tétraplégique à vie après la balle qu'il a reçue dans le dos le 15 mars 2012, Maître Laure Bergès-Kuntz enfonce le clou : "Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec son histoire, celle du terrorisme islamiste (...) Jusque quand allons-nous être obligés d'être protégés par des soldats en armes quand nous prenons le train?"
Abdelkader Merah est notamment poursuivi pour complicité d'assassinats terroristes et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il encourt la perpétuité. Fetah Malki, lui, est aussi visé par l'accusation d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il risque 20 ans ferme. Le verdict devrait être rendu le 2 novembre prochain.
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