Procès des découpeuses de Rouen : "J'avais peur pour elle", dit la troisième accusée

Isabelle, 51 ans, assise sur une chaise à roulettes, est handicapée. Elle souffre de fibromyalgie. Céline a d'abord été son esthéticienne, puis les deux femmes se sont rapprochées, Isabelle est d'ailleurs la marraine de son fils.

Elle lui parle des violences de son compagnon, mais elle ne veut pas aller voir la police. "J'avais peur pour elle, dit Isabelle. Peur que Slimane lui fasse du mal." Isabelle n'a participé à rien, mais la justice lui reproche son silence. Elle savait que Céline voulait tuer Slimane, elle connaissait la date, elle aurait du donner l'alerte, empêcher le carnage, mais elle n'a rien fait.

"Un jour, elle m'avait dit que ce serait lui ou elle, murmure Isabelle. Je ne l'ai pas cru, si vous saviez comme je regrette." La voix secouée de larmes, le corps tremblant, Isabelle explique que ces trois semaines de détention provisoire ont été un cauchemar, moral et physique. Son mari, interrogé un peu plus tôt, a parlé de l'état catastrophique de sa femme, elle ne supporterait pas de retourner en prison.