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La prison de haute-sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais)
Crédit : Plana Radenovic / RTL
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Avant d'enter dans cette prison de haute sécurité, il faut d'abord passer plusieurs grilles, des contrôles, un scanner comme dans les aéroports dans un silence de cathédrale. Avec trois surveillants pour un prisonnier, il y a plus d’agents pénitentiaires que de détenus. Dans l’un des trois quartiers de lutte contre la criminalité organisée, un surveillant ouvre la cellule d'un des narcotrafiquants. Toutes les portes sont équipées d’une trappe afin de menotter si nécessaire les détenus de l’extérieur.
En bas de survêtement et T-shirt blanc, un détenu, qui n'a pas encore été jugé, nous fait entrer. La télé est allumée, il fait sombre. Les récents travaux ont obstrué les fenêtres de grillages serrés, en plus des barreaux, pour éviter les "yoyos", lorsque des produits illicites passent par la fenêtre.
On ne voit jamais un détenu tout seul parce qu'un personnel et un détenu seuls, c'est possiblement une conversation qui pourrait dégénérer vers la corruption.
Le directeur adjoint de la prison de Vendin-le-Vieil
Comme un tiers des détenus à Vendin-le-Vieil ce détenu a déposé un recours. Il assure ne pas comprendre pourquoi il est là, il affirme avoir passé en détention un diplôme de pâtisserie. S'il admet avoir eu des téléphones, il minimise. Lorsqu'on sort de sa cellule, on l'entend raconter aux autres, par la fenêtre, notre rencontre. Il n’a en fait jamais passé de diplôme de pâtisserie.
Une illustration de la capacité de manipulation de certains de ces détenus qui s'en servent pour tenter de corrompre les surveillants, explique le directeur adjoint de la prison.
"On ne voit jamais un détenu tout seul parce qu'un personnel et un détenu seuls, c'est possiblement une conversation qui pourrait dégénérer vers la corruption. Je ne dis pas forcément que c'est le cas mais c'est une manière pour nous de nous en prémunir. Comme ça il y a une paire d'oreilles attentive en plus à côté qui est capable aussi de prendre du recul. Parfois, on peut aussi être embarqué dans son entretien sans réaliser que le détenu nous emmène sur des terrains qui sont un peu extra-professionnels et que ce n'est pas adapté", détaille-t-il.
Jusqu’à maintenant, assure l’administration pénitentiaire, la prison modèle est restée étanche : brouilleurs de téléphone et de drones ont fait leur effet mais tout le monde reste vigilant.
Il y a très peu de failles. Dans la zone des parloirs, les détenus rencontrent leur famille de part et d'autre d'une vitre. Les mineurs, eux, ont le droit de venir dans les bras de leur papa avec le risque qu'ils soient utilisés comme des mules.
Un autre point interroge. Les détenus se côtoient par petits groupes de cinq, en promenade ou lors des activités. La sénatrice PS Karine Daniel, elle, se questionne sur l'efficacité, à terme, du dispositif. "Moi, ce qui m'intéresse de voir et de suivre, c'est comment est-ce qu'on gère les flux de détenus dans ces établissements", indique-t-elle.
Par le terme "flux", on entend ce que deviendront ces détenus une fois sortis. Retomberont-ils dans le narcotrafic ? Et que faire des autres nombreux narcotrafiquants qui ne sont pas dans le "Top 100" ? Une autre prison, Condé-sur-Sarthe, doit accueillir, sur le même modèle, 100 autres narcotrafiquants en octobre prochain.
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