Un homme d'une quarantaine d'années s'est présenté en milieu de matinée ce lundi 9 août à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvres, il disait avoir assassiné un ecclésiastique de la région.
Les gendarmes se sont alors rendus sur les lieux désignés par l'individu et ont effectivement découvert le corps de la victime, officiant dans une communauté religieuse locale à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Pour le moment, impossible de déterminer les causes de la mort.
L'homme pointait régulièrement à la gendarmerie car il était déjà sous contrôle judiciaire, suspecté d'avoir également provoqué l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Nantes. Cet assassinat n'est pas sans rappeler celui du Père Hamel en juillet 2016. Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, qui prenait part à la cérémonie d'hommage pour les 5 ans de la mort de ce dernier fin juillet, va se rendre sur place ce lundi 9 août dans l'après midi.
Le mode opératoire du crime n'était pas encore connu dans l'immédiat, mais une source policière a écarté une attaque au couteau. Le prêtre, âgé de 60 ans et membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, accueillait cet homme "depuis plusieurs mois", a indiqué une source policière à l'AFP.
Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France joint par l'AFP, a exprimé "stupéfaction et profonde tristesse". Selon lui, le prêtre était le "provincial", donc le responsable national pour la France de cette congrégation. Les Missionnaires Montfortains sont une congrégation présente dans une trentaine de pays, très orientée sur la charité et l'hospitalité.
Il n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé
Gérald Darmanin répondant à Marine Le Pen
Emmanuel A., de nationalité rwandaise et réfugié en France, avait été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'incendie du 18 juillet 2020 de la cathédrale de Nantes, où il était bénévole, a précisé cette source.
Le drame a aussitôt fait l'objet de polémiques politiques, à huit mois de l'élection présidentielle. La présidente de Rassemblement national Marine Le Pen, a réagi immédiatement sur Twitter. "En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre", a-t-elle écrit, y voyant la "faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin".
Le ministre de l'Intérieur a répliqué sans tarder sur Twitter: "Cet étranger n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé". Il a accusé Marine Le Pen de "polémiquer sans connaître les faits".