Une pédiatre de l'hôpital de Cambrai, dans la région Nord, a été condamnée ce mardi 15 décembre à 18 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire, après la mort en 2016 d'une fillette de trois ans dans son service, a-t-on appris auprès du parquet.
Dans la nuit du 8 au 9 mars 2016, Maréva, trois ans, avait été conduite en ambulance à l'hôpital aux alentours de 1h30, pour des vomissements et des douleurs abdominales. Retrouvée en arrêt cardiaque vers 8h30, elle était décédée malgré une heure de réanimation. Selon les trois expertises médicales ordonnées, elle serait morte d'un état de choc, d'un mégacôlon toxique ou d'un volvulus du grêle. Les hypothèses n'ont pas pu être vérifiées, la famille ayant refusé l'autopsie.
"Nous espérons que cette décision permettra à la pédiatre de comprendre les fautes qu'elle a commises" et de changer ses pratiques, a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la famille de la petite Maréva, Christophe Donnette, jugeant cette décision "satisfaisante" puisqu'elle reconnait le "principe de culpabilité". "Une condamnation pénale d'un médecin, c'est quelque chose de très exceptionnel, à la hauteur de la faute commise", a-t-il estimé.
À cette époque, deux pédiatres se relayent pour les astreintes de nuit, à leur domicile, contre quatre médecins en théorie. Inquiète de l'état de Maréva, une interne de médecine générale appelle la pédiatre sénior d'astreinte, qui la renvoie vers le chirurgien d'astreinte, qui raccroche, considérant que si la pédiatre ne s'est pas déplacée, il n'a pas à intervenir.
Rappelée, la pédiatre arrive finalement vers 3h45, ausculte l'enfant et appelle le radiologue d'astreinte, qui ne se déplace pas. À défaut de scanner, des radios sont réalisées. La pédiatre repart chez elle vers 4h30, et demande de poursuivre la surveillance.
"Pour moi, elle n'allait pas mourir. Elle est en soins continus, avec un scop", s'était effondrée la prévenue à l'audience, en larmes. Reconnaissant une "erreur de diagnostic", l'avocate de la défense, Brigitte Karila, avait insisté sur les "conditions défectueuses" et l'absence de travail d'équipe à l'hôpital. Le ministère public avait lui considéré que la docteure avait "involontairement causé la mort en ne prenant pas les mesures qui auraient pu éviter le décès".
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