À l'été 1980, une violoniste du très prestigieux Metropolitan Opera, disparaît en pleine représentation d'un ballet. Comme évaporée après l’entracte, Helen Hagnes Mintiks est retrouvée morte, déshabillée, les mains attachées dans le dos et bâillonnée, pas très loin de la scène, dans un conduit de ventilation. Un crime aussi spectaculaire qu'inexplicable. Les enquêteurs ont interrogé musiciens, danseurs, ballerines, machinistes... Jusqu'à relever le rideau sur le visage d’un suspect.
Craig Crimmins, un machiniste de l'Opéra, finit par avouer son crime après plus de quinze heures d'interrogatoire. Le jeune homme a raconté avoir accosté la violoniste de façon pressante, essayant de l'agresser sexuellement. Repoussé puis giflé par la jeune femme, Craig Crimmins a poussé sa victime avant de l'entraîner jusqu'au sixième. Neuf mois après les faits, le machiniste apparait devant un jury et des juges.
En 1981, lors du procès Me Lawrence Hocheiser, l'un des avocats de Crimmins, a réfuté le scénario basé sur des aveux "extorqués". Les jurés ont prêté oreille aux enregistrements des interrogatoires diffusés. Le sentiment que certaines réponses ont été fortement suggérées à ce "petit garçon", décrit par la défense comme fragile et influençable. Deux psychologues, appelés comme témoins, ont confirmé que depuis l'enfance, Craig Crimmins a du mal à comprendre ce qu'on lui dit. Le seul moyen est de lui faire répéter la phrase qui vient d’être prononcée. Pour son avocat, c'est un coupable facile et fabriqué.
À l'époque, si vous avez des aveux, vous avez une condamnation
Stéphane Berthomet, ancien policier et producteur de podcasts
"Il n'y a pas de preuves directes et matérielles, il n'y a que des preuves circonstancielles comme l'empreinte de la paume, explique Stéphane Berthomet, ancien policier et producteur de podcasts. "Mais il travaille à l'Opéra, il ne serait pas anormal qu'il ait laissé des empreintes digitales dans les locaux où il travaille. Et il y a ces fameux aveux, qui sont la reine des preuves. À l'époque, si vous avez des aveux, vous avez une condamnation".
Il poursuit au micro de RTL : "Pour moi, ce qui peut être le plus compromettant, c'est cette histoire de liens qui sont faits avec des cordes utilisées pour les décors et la façon dont sont faits ces nœuds qui sont une façon typique de faire des nœuds selon les techniciens du Metropolitan Opera. Cela reste un point incriminant".
Trois mois plus tard, 2 septembre 1981, le machiniste du Metropolitan Opera est condamné à la prison à vie, avec une peine de sûreté de vingt ans. Craig Crimmins, aujourd'hui âgé de 63 ans, a tout fait pour obtenir sa libération, se heurtant dès l'année 2000 à l'implacable administration pénitentiaire. Toujours considéré comme un dangereux criminel, les juges n'ont jamais bronché.
- Stéphane Berthomet, ancien policier et producteur de podcasts.
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