Mohamed Amra : la plainte déposée contre des surveillants pour des violences classée sans suite

La plainte déposée début avril par Mohamed Amra contre des surveillants, pour violences aggravées, a été classée sans suite, indique la procureure de la République d'Alençon, ce 7 mai. D'après le parquet, les infractions ne sont pas caractérisées.

Mohamed Amra à l'aéroport de Bucarest le 25 février 2025

Crédit : RTL

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Mohamed Amra, en détention à Condé-sur-Sarthe (Orne) depuis le mois de février à la suite de son évasion meurtrière, avait porté plainte au début du mois d'avril, évoquant des violences aggravées commises, selon lui, par des agents pénitentiaires. Le parquet d'Alençon a annoncé, ce 7 mai, que cette plainte était classée sans suite, "au motif de l’absence d’infraction, aucun élément ne venant à l’appui des termes de la plainte ou ne permettant la caractérisation d’une infraction".

Dans la plainte, Mohamed Amra indiquait qu'il avait été "jeté au sol" au retour d'une promenade le 24 mars et que "trois surveillants pénitentiaires s'étaient appuyé sur son bassin, son bras et sa cheville". Il expliquait également que quelques instants plus tard, les mêmes surveillants "auraient de nouveau exercé une pression sur sa cheville", lui causant une fracture et l'obligeant à être plâtré. Il affirmait, par ailleurs, ne pas s'être opposé aux vérifications entreprises par les surveillants et qu'il n'y avait "aucune nécessité impérieuse" à ces violences.

La version du personnel est très différente. D'après le compte-rendu d'incident, "Mohamed Amra a opposé une résistance au démenottage", obligeant les surveillants à entrer dans la cellule et à le conduire au sol.

La vidéo-surveillance contredit la plainte de Mohamed Amra

"Le chef de détention établissait quant à lui une fiche de signalement à l’occasion du transfert de Mohamed Amra à l’unité sanitaire de l’établissement pénitentiaire", souligne le parquet. D'après le document, Mohamed Amra "se plaignait d'une douleur à la cheville qu'il se serait fait tout seul".

Selon la procureure de la République d'Alençon, Laëtitia Mirande, "l’étude de la vidéo-surveillance de l’établissement pénitentiaire ne confirmait pas les termes de la plainte". De plus, il n'aurait pas évoqué de violences auprès de l'unité sanitaire et aurait également refusé tout traitement médicamenteux.

Il a été entendu le 29 avril par les forces de l'ordre en charge de ce dossier, mais il n'a pas souhaité évoquer les faits. Il a seulement déclaré "que le courrier de son conseil avait été transmis au parquet à sa demande".

Son avocat, Me Benoit David, confirme à RTL que son client - Mohamed Amra - n'a pas souhaité maintenir sa plainte, dans une "volonté de diminution des tensions avec l'administration. Par ailleurs, il ajoute : "Le parquet prétend que les vidéos ne confirment pas les dires de monsieur Amra. Or, ces vidéos ne permettent pas du tout de voir ce qu'il s'est passé dans la cellule, puisque les caméras piéton des agents ne fonctionnaient pas à ce moment-là." Enfin, il indique que "la version initiale de l'administration (à savoir qu'il aurait donné un coup dans la grille) n'a pas été confirmée par le parquet".

Mohamed Amra a été incarcéré au Centre pénitentiaire d'Alençon-Condé sur Sarthe dans la nuit de mardi 25 à mercredi 26 février 2025. Cela fait suite à son arrestation en Roumanie trois jours plus tôt, après une cavale de neuf mois. Il s'était évadé, à l'aide d'un commando, lors d'un transfert le 14 mai 2024. Deux agents étaient morts et trois autres étaient gravement blessés.

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