Mineurs percutés à scooter : ce que l'on sait de l'affaire

Le 13 avril dernier à Paris, trois adolescents à scooter ont été percutés à scooter par des policiers, qui ont été suspendus et placés en garde à vue ce vendredi 21 avril.

La Police nationale. (illustration)

Crédit : Frederick FLORIN / AFP

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Le 13 avril dernier, à Paris, trois adolescents à scooter ont été percutés par une voiture de police. Trois agents, soupçonnés d'être impliqués dans l'accident, ont été placés en garde à vue et ont été suspendus de leurs fonctions, a indiqué vendredi 21 avril une source proche du dossier. Le parquet de Paris a confirmé que trois personnes étaient en garde à vue, sans préciser de qui il s'agissait.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur Franceinfo, ce vendredi avoir "demandé au préfet de police de suspendre ceux qui seraient responsables, notamment une conductrice et d'autres policiers, de cette situation". D'après le ministre de l'Intérieur, les trois suspects ont avoir eu "des gestes qui ne sont pas appropriés". "Les témoignages ici et là" semblent indiquer "une intervention qui n'est pas conforme à ce que le droit et la déontologie permettent", a-t-il poursuivi. Par conséquent, les trois agents de polices ont été suspendus puis placés en garde à vue.

Que s'est-il passé ?

Le soir des faits, peu avant minuit dans le XXe arrondissement, à l'est de la capitale, un "véhicule de police a poursuivi un scooter monté par trois mineurs dont un n'était pas casqué" et "le scooter a chuté", raconte le parquet de Paris. Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre voulaient procéder au contrôle du véhicule, mais la conductrice aurait refusé de s'arrêter avant d'emprunter une rue à contresens, avant de perdre le contrôle de son véhicule.

Grièvement blessée, la jeune conductrice de 17 ans a été hospitalisée et son pronostic vital a été engagé plusieurs jours durant. Son frère de 13 ans a quant à lui été blessé au foie et un autre passager, âgé de 14 ans, a été touché au genou, a indiqué lors d'une conférence de presse l'avocat des deux familles, Arié Alimi.

Pourtant, des témoignages contredisent la version des faits avancée par la préfecture de police. D'après trois témoins, cités par Streetpress et Mediapart, les policiers mis en cause ont "volontairement" percuté le scooter. Une femme de 37 ans a raconté avoir vu le véhicule de police percuter le deux-roues. Elle affirme aussi avoir reçu l'ordre d'une policière d'effacer des vidéos qu'elle avait réalisées juste après le choc. "Une inspectrice m'a clairement menacée et dit que j'allais avoir de gros problèmes et finir en garde à vue si je n'effaçais pas les vidéos", a-t-elle assuré.

Une plainte pour tentative d'assassinat

Par conséquent, le parquet de Paris a confié à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) une enquête sur les conditions dans lesquelles le scooter a chuté, et ouvert une autre enquête sur le refus d'obtempérer de la conductrice.

Les familles ont exigé "la transparence" et "la vérité" sur les conditions dans lesquelles un véhicule de police aurait percuté le deux-roues. Selon eux, il ne fait aucun doute que le scooter a été percuté par les policiers. Une plainte a donc été déposée pour tentative d'assassinat par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.

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