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Meurtre de Louise : l'avocate du premier suspect innocenté dénonce "une déferlante de haine"
PODCAST - En février 2025, le corps de Louise, 11 ans, est retrouvé dans le bois des Templiers (Essonne). Le nom du premier suspect a très vite été diffusé. Problème : il a aussi très vite innocenté. Son avocate a aujourd'hui saisi la justice.
Le lieu où à été aperçu le "suspect sérieux" mis en garde à vue pour le meurtre de Louise
Crédit : Valentin Boissais
Le 11 février 2025, la disparition de Louise, 11 ans, en Essonne bouleverse la France. Qu'est-il arrivé à cette enfant au retour du collège ? Rapidement, les enquêteurs privilégient la piste criminelle. Ils identifient un suspect, connu des services de police, dont l'allure correspond à celle d'un jeune homme aperçu sur la vidéosurveillance.
Au beau milieu de la nuit, le domicile du suspect est perquisitionné. Il est placé en garde à vue. "On n'a pas encore trouvé le corps de la petite fille et là ils ont quand même décidé de procéder à une interpellation", décrit Maître Sandrine Pégan, l'avocate du jeune homme dans Enquêtes criminelles. "Et là, tout s'effondre".
Car ce suspect n'est pas le coupable. Son alibi est vérifié, et il est relâché. Trop tard : son nom a déjà fait le tour des médias et des réseaux sociaux. "Il y a une espèce de conclusion hâtive qui est faite, poursuit l'avocate. Certains vont annoncer que le meurtrier de Louise est arrêté."
Je vois une déferlante de haine le concernant puisqu'il aurait un nom à consonance maghrébine
Maître Sandrine Pégan
Les noms et prénoms du jeune homme sont divulgués, relayés par de nombreux comptes affiliés à l'extrême-droite. "Je vois une déferlante de haine le concernant puisqu'il aurait un nom à consonance maghrébine et c'est la raison pour laquelle il est jeté en pâture", s'indigne Me Sandrine Pégan.
Son client est sous le choc. "Après avoir été abasourdi pendant une bonne dizaine de minutes, après avoir bien évidemment éclaté en sanglots, il prend véritablement conscience de tout ce qui se passe et réalise surtout que la machine judiciaire est peut-être en train de le broyer", poursuit l'avocate.
Elle a depuis déposé plainte. "Pour violation du secret de l'enquête, recel de violation du secret de l'enquête, atteinte à la probité, détaille-t-elle. Et nous avons aussi saisi l'inspection générale de la police nationale. Nous voulons à tout prix connaître l'identité des fuites et nous allons passer à la moulinette chaque consultation illégale de fichiers pour savoir d'où sort véritablement cette fuite."
La violation du secret de l'enquête est punie, au maximum, de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Quelques jours après cet emballement médiatique, un autre suspect est arrêté. Il avoue les faits. Il s'appelle Owen L. et est placé en détention provisoire.
>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.
