Il qualifie le plan de "quasiment machiavélique". Mercredi 6 juin, le procureur de la République de Reims (Marne) a relaté avec précision les événements qui ont conduit à la mort de Kévin, 17 ans, alors qu'il se promenait dans un parc de Mourmelon-le-Grand avec sa petite amie.
La jeune fille ainsi qu'un autre adolescent ont été placés en garde à vue puis mis en examen. Ils sont accusés d'avoir minutieusement préparé leur plan et d'avoir tendu un guet-apens à Kévin, poignardé de vingt coups de couteau dans le dos. Les deux suspects sont aujourd'hui poursuivis pour assassinat.
Seul le jeune homme a avoué les faits après avoir été confondu par le témoignage d'un de ses camarades de classe. Il aurait agi par amour pour celle qui était alors la petite amie de Kévin, et dont le rôle exact reste à déterminer.
Samedi 2 juin aux alentours de 15 heures, Kévin se promène avec O., sa petite amie, dans un parc de Mourmelon-le-Grand. Là, il est poignardé par un jeune homme, A., qui prend immédiatement la fuite.
Le tout devait prendre l'allure d'un drame inexpliqué, mais les deux suspects ont été démasqués. O. et A qui se connaissaient très bien avaient en fait organisé leur plan dans les moindres détails. Lui avait prévu des vêtements de rechange pour passer inaperçu après son acte, elle devait servir d'appât et être légèrement blessée pour rendre leur version crédible : ils devaient raconter qu'une tentative de vol de sac à main avait dégénéré.
Plus encore : les deux adolescents s'étaient mis d'accord pour mener les enquêteurs vers une fausse piste. Pour cela O., entendue immédiatement par la police en qualité de témoin-clé, était chargée de décrire un faux portrait-robot de suspect, correspondant à une photo bien réelle.
Les deux suspects échangeaient régulièrement depuis plusieurs mois par téléphone, et s'étaient même vus une heure avant le crime. Commanditaire et bras armé : le rôle exact de chacun reste à déterminer.
O. se définit comme la "presque petite amie" de Kévin et explique que le jeune homme la "harcelait". A., transi d'amour pour O., aurait alors agi pour mettre un terme à cette relation. Il affirme avoir organisé le meurtre avec la "complicité active" de O. Le procureur de la République estime pour sa part que sans l'un, l'autre ne pourrait pas avoir agi.