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Photo prise le 20 mai 1992 à Caen de Gérard Lebourg, meurtrier de la petite Delphine Boulay, à la sortie du palais de justice de Caen, après avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité
Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP
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Le 27 août 1988, Delphine Boulay est portée disparue. Âgée de 10 ans, la petite participait à un camp de scouts dans le Calvados. Une forte mobilisation s’est formée les jours qui suivent.
Dix jours plus tard, le cauchemar des parents de Delphine devient réalité. Son corps entièrement calciné est retrouvé dans l’herbe, à la lisière du Bois des Houx. Seule des traces de pneus sont retrouvées sur la scène de crime. Le fichier des déséquilibrés sexuels de la région est étudié.
Pendant deux ans, l’enquête n’avance pas, jusqu’aux révélations d’un patron de restaurant. L’un de ses commis de cuisine détient une mallette contenant des photos d’enfants et des coupures de presse sur des viols de petites filles.
L’enquête sur la disparition de Delphine fait partie de ces dernières. "Il avait écrit qu’il allait agresser de nouveau une petite, il fallait faire vite", explique Alain Boulay, père de la victime et invité de L'Heure du Crime.
Le suspect se nomme Gérard Lebourg et n’a aucun antécédent judiciaire. Interpellé par les gendarmes, il avoue aussitôt son crime. Delphine a été ligotée, bâillonnée, violée dans un sous-bois puis tuée avant d’être calcinée.
"Il les a conduits spontanément les gendarmes sur les lieux du crime. Lebourg était de la dynamite en circulation", confie Éric Enquebecq, avocat général lors du procès et invité de L'Heure du Crime.
Les experts examinent le profil psychologique de Gérard Lebourg. Il est présenté comme un individu "schizoïde, pervers et pédophile sadique" qui jouit de l’effroi et de la souffrance de l’autre.
En mai 1992 a lieu le procès. Les psychiatres sont unanimes pour dire que l’individu récidivera. Gérard Lebourg est condamné à la perpétuité avec une peine assortie de 30 ans de sûreté. "J’évitais de le regarder vraiment, mais j’essayais de comprendre ce qu’il s’est passé", ajoute Alain Boulay. Lebourg décède en prison en 2005 à 44 ans.
Quelques mois après les aveux de Lebourg, les parents de Delphine créent l’association d’aide aux parents d’enfants victimes (APEV). Président de l’association, Alain Boulay a été une pièce maîtresse dans de nombreuses évolutions juridiques.
- Alain Boulay, père de Delphine et fondateur de l’APEV (Aide aux Parents d'Enfants Victimes), une association qui vient en aide aux parents dont un enfant a disparu ou a été assassiné.
- Éric Enquebecq, magistrat et avocat général lors du procès.
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