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Estelle Mouzin a disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne
Crédit : AFP
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L'Etat a bien commis une faute lourde dans l'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin. Le tribunal judiciaire de Paris a condamné l'Etat ce mercredi 3 septembre après l'assignation du père de la victime de Michel Fourniret il y a plus de 20 ans. "Le manque de moyens humains et les dysfonctionnements" dans ces investigations "constituent une faute lourde et engagent à ce titre la responsabilité de l'Etat", précise le tribunal, dans un jugement consulté par l'AFP, le condamnant à payer 50.000 euros au titre du préjudice moral à Eric Mouzin, père de la fillette disparue en 2003 à l'âge de 9 ans.
L'instruction de deux décennies avait mené à la condamnation en décembre 2023 de Monique Olivier, l'ex-femme de Michel Fourniret, à la réclusion criminelle à perpétuité. La famille d'Estelle Mouzin a toujours considéré que la justice avait failli, notamment par sa lenteur. Le tueur en série Michel Fourniret est mort en 2021, sans avoir été jugé. Et le corps d'Estelle Mouzin n'a jamais été retrouvé.
Le père d'Estelle Mouzin reproche notamment aux autorités d'avoir trop vite abandonné la piste Michel Fourniret, le tueur en série, qui a fini par reconnaître son rôle dans la mort de la fillette, mais en 2020 seulement. Éric Mouzin ne peut pas pardonner ses années de perdu, puisque la piste Michel Fourniret a été envisagée dès 2003, rappelait récemment son avocat Maître Didier Seban, soit quelques mois après la disparition d'Estelle.
"Il aura fallu 20 ans pour que cet avertissement des policiers belges soit pris en compte par la justice française et qu'un jugement ait lieu. On va changer de juge neuf fois. La police judiciaire chargée de ces dossiers ne rendra jamais un rapport de synthèse, jamais un rapport d'enquête. On va perdre des scellés. On va se contenter de dire que Michel Fourniret a un alibi et nous expliquer qu'il y a 99% de chances que ça ne soit pas lui. Au fond, on va laisser cette famille dans le silence. On a ajouté du malheur au malheur", déplorait-il encore.
Éric Mouzin espérait une condamnation de l'État pour le symbole, mais aussi pour que la justice ne puisse pas reproduire les mêmes erreurs dans d'autres dossiers de disparitions. Pour le tribunal, "le manque de moyens humains et les dysfonctionnements en série constituent une faute lourde". La décision évoque notamment la succession de dix magistrats sur ce dossier, l'absence de procès verbal de synthèse qui aurait permis de résumer l'enquête, le fait que ce dossier n'ait jamais été coté, c'est-à-dire qu'aucune page n'était numérotée, comme un livre impossible à lire.
Pour autant, la décision souligne aussi que des actes d'investigations d'une ampleur exceptionnelle ont ainsi été réalisés et que vu les manœuvres du couple Fourniret-Olivier, rien ne permet de démontrer que leur culpabilité aurait pu être établie bien avant les aveux de Monique Olivier. La décision rendue mercredi est donc une victoire de taille pour Eric Mouzin, qui s'est battu pendant des années pour sa fille, mais aussi pour tous les enfants disparus.
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