Le 21 septembre 2001, le corps mutilé d’un enfant est retrouvé dans la Tamise, à Londres. Les experts affirment que ce n’est pas un accident, car les découpes sont trop précises. C’est le travail d’un professionnel. Les policiers nomment le petit garçon Adam.
Quatre mois après la découverte, les enquêteurs apprennent que les blessures infligées au petit garçon ressemblent à un rituel de sorcellerie, pratiqué en Afrique du Sud. Un professeur spécialiste en la matière est sollicité pour une deuxième autopsie.
Selon lui, la victime a sans doute été égorgée et vidée de son sang. La première vertèbre a été découpée et pour certains sorciers africains, ce serait le centre de l'énergie de l'être humain. "Le garçon était préparé pour le sacrifice", affirme Richard Hoskins, criminologiste et invité de L'Heure du Crime.
Un an après la découverte macabre, les autorités de plusieurs pays africains sont officiellement alertées de l’affaire du petit inconnu de la Tamise. Une lueur d’espoir apparaît avec le Nigeria. L’analyse chimique des os d’Adam confirme qu’il vient d’une région de ce pays où les sacrifices sont fréquents. Cette piste est confirmée.
Le 27 juillet 2004, la Metropolitan Police arrête un dénommé Kingsley Ojo, un Nigérian installé à Londres. On retrouve chez lui toute la panoplie du sorcier vaudou. L’homme est un trafiquant de clandestins africains. Vingt-et-unes autres personnes faisant partie du réseau sont arrêtées.
"Il a été emmené en Angleterre spécifiquement pour être tué dans le cadre de ce rituel", explique l'invité de L'Heure du Crime, Christophe Boltanski, journaliste et écrivain.
Sept ans plus tard, une Nigériane reconnaît s'être occupée d'un petit garçon qui pourrait être Adam lorsqu'elle habitait Hambourg, en Allemagne. L’enfant n'était pas son fils. Adam s’appellerait en réalité Patrick. Elle explique qu’à l'été 2001, elle avait confié l'enfant à l'homme condamné pour trafic d'êtres humains.
Des propos qui sont impossibles à vérifier selon la police. Officiellement, le petit garçon reste sans identité et l’affaire est déclarée non élucidée. La témoin numéro un, est décédée en 2020.
Après douze ans d'enquête, le dossier a été classé "cold case". "Il s’agit du seul meurtre d’enfant non résolu à Londres", conclut Richard Hoskins.
- Christophe Boltanski, journaliste et écrivain. Correspondant à Londres pour Libération à l'époque de l'affaire. Son dernier livre King Kasaï, est publié aux éditions Stock.
- François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et directeur de CY Forensic School (École française spécialisée dans les sciences et l'investigation au service de l'enquête).
- Richard Hoskins, criminologiste expert en sorcellerie et meurtre rituel. Son livre L'Enfant de la Tamise, est publié aux éditions Belfond.
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