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Affaire Nicolas Collet : le "mutisme" de celui qui a tué sa mère à coups de couteau

PODCAST - Le 4 août 2017, Nicolas Collet poignarde sa mère de 12 coups de couteau, avant de se murer dans le silence jusqu'au procès. Il sera condamné à 30 ans de prison.

Des agents de police devant le palais de justice de Nîmes.
Crédit : Pascal GUYOT / AFP
72. Affaire Nicolas Collet : l'auteur du matricide était-il "fou" ?
00:24:21
Marie Zafimehy - édité par Jeanne Rouxel
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4 aout 2017. Manuela Collet s'absente du domicile où elle vit avec son mari et son fils, dans la petite commune de Vergèze (Gard). Lorsqu'elle revient, son fils la poignarde de douze coups de couteau. La scène de crime est sanguinolente et lorsque le mari la découvre, c'est le choc. Mais déjà, le coupable se dessine. "C'est le mari de cette dame qui a requis les pompiers puis les gendarmes et qui orienté les militaires sur la piste de son fils", explique Alexandre Rossi, magistrat au parquet de Cahors et auteur de 50 idées reçues sur la justice (Enrick B. Éditions, 2022), dans les Voix du Crime. 


Principal suspect du meurtre, le fils prend la fuite en voiture, avant d'avouer. "Le premier policier qu'il voit, il va se rendre et déclare qu'il a tué sa mère", rapporte le procureur. Lorsqu'il apprend que Nicolas Collet est placé en garde à vue, Alexandre Rossi n'est pas surpris.

Pour autant, un point l'interpelle : si l'homme a avoué son crime, il n'explique pas les raisons de son acte. Et pour ne rien faciliter à l'enquête, se mure dans le silence. "Nicolas Collet a fait preuve, dans toute la procédure d'un mutisme rarement atteint dans ces genres de dossiers", insiste le magistrat.

Nicolas Collet a fait preuve d'un mutisme rarement atteint dans ces genres de dossiers

Alexandre Rossi, magistrat au parquet de Cahors

"Le droit au silence, c'est un droit qui est dans le code de procédure pénale qui est reconnu, qui est utilisé surtout dans les affaires de terrorisme et dans des affaires de grand banditisme et qui existent en matière de droit commun. Donc, on était sur une affaire de droit commun. Mais Nicolas Collet, à toutes les phases de la procédure du procès, a utilisé ce droit au silence", précise-t-il. Le meurtre avait-il été préparé ? Pourquoi avoir agit ainsi ? Que s'est-il passé dans la tête du fils au moment du meurtre ? Les questions demeurent sans réponse. Face à son mutisme, Alexandre Rossi prolonge la garde à vue, dans l'espoir d'en avoir davantage.

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L'homme joue-t-il avec le silence ? En tout cas, jusqu'à son jugement, cet homme ne daigne parler à qui que ce soit. "Il disait par exemple aux enquêteurs 'je ne parlerai pas, je parlerai au juge d'instruction, ensuite il disait au juge d'instruction, 'je ne parlerai pas, je parlerai uniquement devant la Cour d'assises et après devant la Cour d'assises, il a très, très peu parlé. Ce qui a été, à mon avis, très négatif pour lui", juge le procureur. Les avocats pour ce dossier sont nombreux et la complexité de son cas est peu commune : peu dans leur carrière ont été confrontés à un tel silence. 

Les avocats ne pouvaient pas assurer sa défense puisque même à eux, il ne parlait pas

Alexandre Rossi, magistrat au parquet de Cahors

Manipulation ou troubles psychiatriques… Nicolas Collet montre un passif rythmé par les hospitalisations. Et nombreux sont les experts à qu'il a refusé de parler. D'ailleurs, leurs conclusions se montrent bien différentes. Un refus d'assurer l'expertise face au silence de l'accusé. L'autre conclut à la schizophrénie de Nicolas Collet. 

Le jour du meurtre, Nicolas Collet était sous l'emprise de cannabis. Pour autant, la drogue a-t-elle influé sur le comportement de ce dernier ? Pour Alexandre Rossi, cette consommation a été en tout cas un "adjuvant" à celle-ci. Face à tous ces éléments, Alexandre Rossi plaide l'altération du discernement lors du procès en première instance. C'est à dire que Nicolas Collet n'était pas conscient de ses actes, au moment des faits. Une version peu recevable pour la Cour d'appel de Nîmes, qui le condamne en appel à trente ans de réclusion criminelle, soit cinq ans de plus que la première condamnation. 

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