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Un brassard de police (illustration)
Crédit : THOMAS COEX / AFP
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À Marseille, deuxième ville de France, les règlements de comptes s’enchaînent. Dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 août, un homme a été enlevé en pleine rue puis retrouvé mort par balle dans une voiture en flammes. Jeudi 19 août, c’était un adolescent de 14 ans qui était exécuté à la kalachnikov.
Le trafic de stupéfiants ne recule pas à Marseille. Malgré
les renforts de police et les visites du ministre de l’Intérieur, les pouvoirs
publics ne parviennent pas à endiguer ce phénomène. Le nombre de points stupéfiants à Marseille ne diminue pas. Il est même passé de 156 à 160 sur les 6 derniers mois selon la brigade des
stups. On compte 160 supermarchés de la drogue désormais barricadés comme
Fort Knox. Il y a 10 ans, à l’entrée de ces quartiers, il y avait un guetteur,
posé sur une chaise, qui ne relevait la tête que lorsqu’il repérait une voiture
banalisée de la BAC.
Aujourd'hui, on a de véritables barrages, des check-points,
conçus avec des meubles, des containers de poubelles… Des guetteurs-paranos,
armés parfois, qui fouillent les coffres, posent des questions. Ils peuvent même empêcher le visiteur de passer s’ils le soupçonnent d’être un policier
déguisé en infirmière, en artisan ou en journaliste. Pour nous ce sont des territoires quasiment interdits et donc la parole des habitants
est complètement confisquée.
Cela n’empêche pas la BAC nord, première BAC de France,
d'enlever les barrages ou aussi, d’interpeller le revendeur de barrettes. Mais ce
revendeur n’est souvent qu’un employé, âgé de 13 ou 14 ans. Il est d'ailleurs remplacé dans l’heure qui suit. C’est donc en multipliant les interventions, en "harcelant" les dealers, que le ministère de l’Intérieur entend les décourager. La mairie tente aussi de freiner le recrutement des plus jeunes par les
réseaux de trafiquants.
Mais ce "harcèlement" déclenche aussi des guerres de territoires. Un point de deal qui subit une descente, une saisie de plusieurs dizaines de kilos ou l’arrestation de 3 ou 4 têtes de réseau, se retrouve alors fragilisé. C’est à ce moment-là, que d’autres équipes, venues d’autres quartiers, vont l’attaquer, parfois tirer au hasard sur le point de deal pour terroriser ceux qui ont échappé au coup de filet… et s’accaparer l’endroit. Il faut imaginer ce que ça rapporte : entre 60.000 et 100.000 euros de chiffre d’affaires chaque jour pour les plus gros réseaux.
Depuis l’arrivée du printemps Marseillais à la mairie, les
choses bougent un peu. 10 centres sociaux sont restés ouverts au mois d’août
pour ne pas laisser les jeunes livrés à eux-mêmes. Pour les plus grands, c’est
plus compliqué. En 30 ans, les industries ont disparues des quartiers nord. Dans une cité, il reste une boulangerie, un kebab et puis une entreprise qui
fait travailler 20 personnes à plein temps (le réseau de trafiquant) et qui
peut tranquillement puiser sa main d’œuvre dans ce vivier de jeunes souvent
conscients des risques, mais aveuglés par les signes extérieurs de richesses.
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