Des tensions ont éclaté lundi après-midi dans plusieurs villes de France, alors que se déroulent les manifestations du 1er mai, marquées cette année par la contestation concernant la réforme des retraites.
"Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres. Un policier a été grièvement blessé, brulé à la suite d’un jet de cocktail Molotov. Cette violence doit être condamnée sans réserve", a déploré Gérald Darmanin, sur Twitter.
"Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d'engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d’autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l’ordre", a, pour sa part, tweeté Élisabeth Borne.
À 19 h 30, le ministre de l'Intérieur faisait état de 108 policiers et gendarmes blessés, dont 25 à Paris et plus de 300 interpellations en France, dont une centaine dans la capitale. Un tel nombre de forces de l'ordre blessées "un 1er-Mai, c'est extrêmement rare", a souligné Gérald Darmanin, en "condamnant fermement ces violences".
Il a tout particulièrement condamné la présence de "l'ultragauche, des personnes que l'on qualifie de black blocs" dans les cortèges : à Paris où il a évalué leur nombre à "2.000" environ, mais aussi à "Lyon, Nantes et Angers". Il a appelé à "des sanctions fermes contre ceux qui s'en sont pris aux policiers et aux gendarmes et aux biens publics".
Il s'est par ailleurs "félicité" de l'utilisation de drones par les forces de l'ordre, permise par un décret récent et qui avait été contestée devant plusieurs tribunaux administratifs par des organisations de défense des libertés.
À Paris, nos envoyés spéciaux ont constaté de premières tensions aux alentours de 15h30, notamment sur le boulevard Voltaire, où le cortège syndical est resté bloqué pendant une heure. Des jets de projectiles contre les forces de l'ordre et des vitrines caillassées ont été constatés également par des journalistes de l'AFP.
Un policier a pris feu après le jet d'un cocktail molotov. Celui "souffre de brûlures supposées graves", selon la préfecture de police. "Il a le visage et les bras brûlés, son pronostic vital n'est pas engagé", a précisé Gérald Darmanin, dans la soirée.
Arrivé place de la Nation vers 17 heures, le cortège s'est embrasé de toutes parts. De nombreux jets de pierres et de pétards contre les forces de l'ordre sont à déplorer et plusieurs malaises sont signalés côté police. Côté manifestants, le journaliste de Brut Rémi Buisine a été touché par une grenade de désencerclement.
À 18 heures, l'ambiance était toujours très tendue sur la place de la Nation, plongée dans le gaz lacrymogène. De nombreuses vitrines ont été brisées, donnant lieu à des pillages. Le bitume a été utilisé comme projectile contre les forces de l'ordre et les manifestants s'en sont pris aux colonnes de la place de la Nation.
Des sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour éteindre un incendie qui s'est propagé d'une borne de vélos en libre-service à un immeuble de cette place.
La dispersion des derniers manifestants parisiens s'est finie vers 21 heures, selon la préfecture de police.
Des affrontements entre manifestants violents et forces de l'ordre ont éclaté également dans le centre de Nantes. Les premiers jets de projectiles sur les forces de l'ordre, suivis de tirs de gaz lacrymogènes, sont survenus au niveau du quai de la Fosse environ une demi-heure après le départ du cortège, selon des journalistes de l'AFP sur place. D'autres heurts ont également éclaté vers 13 h 30 au niveau de la préfecture. La police a interpellé au moins 14 manifestants, selon la préfecture.
Des actions violentes menées par des groupes de blackblocks ont, en outre, émaillé la grande manifestation organisée par l'intersyndicale à Lyon, marquée par des incendies de véhicules et d'importantes dégradations.
La préfecture a fait état de 54 interpellations, dont 33 autour de la place Bellecour après le saccage notamment d'une supérette et deux voitures un peu plus tôt et en amont de la place, sur le pont de Guillotière, où les heurts avec les forces de l'ordre ont été particulièrement violents, avec usage de lanceurs d'eau.
Au total, les forces de l'ordre ont dénombré 15 blessés légers dans leurs rangs et un plus sérieusement à une main. Six personnes ont été aussi légèrement blessées lors de la manifestation qui s'est dispersée peu après 17 heures, selon la préfecture.
La préfecture du Doubs a, de son côté, annoncé lundi 33 interpellations après des heurts et des dégradations en marge du défilé du 1er mai à Besançon, qui ont fait sept blessés dans les rangs des forces de l'ordre. Au cours du défilé, un homme a notamment été interpellé après avoir blessé "à coups de poings" un policier.
Des incidents ont également été recensés dans les cortèges à Bordeaux (23 interpellations) et Toulouse (16 interpellations). Dans cette ville, les autorités ont dénombré 17 blessés légers parmi les forces de l'ordre, dont quatre hospitalisés, et deux blessés légers parmi les manifestants, dont un hospitalisé.
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