Ils se disent victimes de maltraitances au travail : brimades, harcèlement moral, cadences infernales, etc. Une quarantaine de salariés ou ex-salariés de l'enseigne Lidl en Bretagne ont déposé des plaintes ces derniers mois contre la marque d'origine allemande.
Parmi celles-ci, l'une a été écrite par la directrice du magasin de Lamballe (Côtes-d'Armor), Catherine Lucas. Cette dernière a mis fin à ses jours en septembre dernier, à 49 ans, dont 27 chez Lidl, laissant un courrier incriminant son travail.
Avec 45.000 salariés et 7% du marché de la distribution alimentaire en France, Lidl revendique la place de sixième employeur privé. En Bretagne, les syndicalistes ont constaté "une dégradation des conditions de travail à tous les niveaux de responsabilités à l'arrivée d'un nouveau directeur régional en 2017". Fait assez rare, CGT et CFE-CGC se sont alliés dans cette bataille judiciaire encore en cours. Une association inédite puisque le premier défend globalement plutôt les ouvriers et employés de services, tandis que le second défend plus souvent les cadres et agents de maîtrises.
"Il y a des classements pour tout, tout est contrôlé. On a un top 20 mensuel des meilleurs supermarchés de la région en fonction du turn-over, des arrêts maladie ou des accidents du travail", explique Jean-Marc Boivin, délégué syndical CFE-CGC. "Le côté pervers, c'est qu'un accident du travail plombe les résultats. Du coup, mieux vaut ne pas les déclarer", ajoute-t-il.
Interrogée par l'AFP, Anne Broches, directrice des ressources humaines de Lidl France, assure que ces classements ne donnent lieu qu'à "une rémunération symbolique, comme des cartes cadeaux" et que les anomalies de temps de présence "font l'objet d'un suivi national". Confrontée à des difficultés de recrutement depuis un an, l'enseigne a lancé une vaste campagne publicitaire "Lidl, bien plus qu'un job".
Anne Broches, par ailleurs suppléante d'un député LREM, a vanté à cette occasion la politique du groupe en matière d'équité femmes-hommes, de salaires et de promotions internes. Interrogée par l'AFP sur la "dérive managériale" dénoncée par les syndicats, elle incrimine un "climat historiquement très difficile avec la CGT et la CFE-CGC en Bretagne" et assure qu'une politique de prévention des risques psychosociaux a été instaurée dès 2014.
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