Son regard noir balaie la salle. L'accusé tient à présenter ses excuses aux victimes même si certains vous diront qu'elles sont "insincères". Mais Salah Abdelsam se lance ensuite dans une longue complainte sur ses conditions de détention. "Après six ans en isolement, voir autant de gens ici au procès, ça a été pour moi un choc social. J'ai été un peu dur dans mes paroles et je le regrette", lance-t-il.
Personne ici n'a oublié ses provocations quand il se présentait encore comme un "combattant de l'état islamique" en vociférant. "C'était au premier jour de ce procès. Vous avez vu mon évolution, dit-il, j'ai fait des erreurs, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur. Si vous me condamnez pour assassinat, vous commettrez une injustice". La salle se glace, mais une femme s'approche vers le box pour lui parler alors que l'audience est levée. C'est la mère d'une jeune fille tuée au café La Belle Équipe, encore une image à garder de ce procès historique.
Des derniers mots provocateurs qui ont fait réagir les parties civiles. Un avocat de victimes explique que "monsieur Abdelsam est dans un discours évolutif, il est caméléon depuis le début. C'est-à-dire qu'au début, il est arrivé avec une position très forte et puis après il a joué des parties civiles, il a joué de la Cour, il a joué des silences, il a joué de ses simili-révélations, ses derniers propos où il raconte malheureusement des scènes qui se passent parfois en prison ne m'ont pas bousculées. Il n'a pas compris ce qu'on peut lui reprocher depuis le début dans ce dossier : c'est-à-dire qu'il est un co-auteur plein et entier des actes qui lui sont reprochés".
Il y a aussi des accusés qui ont fait pleurer la salle. Normalement, ce moment est un exercice convenu où les accusés se contentent de balbutier quelques mots de peur de ruiner une défense bien huilée. Mais ce procès ne ressemble décidément à aucun autre, et ce sont les trois accusés libres qui ont touché ici, eux qui mentent à leurs enfants depuis septembre, qui leur disent qu'ils travaillent en France pour ne pas avoir à leur expliquer que papa est jugé pour terrorisme.
Au fil des mois, les parties civiles sont venues leur dire bonjour, leur parler jusqu'à se rendre ensemble pour certains un soir devant le bataclan. "Nous avons appris avec vous la force et le pardon", disent-ils, et tous clament leur innocence : "je ne suis pas un terroriste, je ne le serai jamais, je ne fais pas partie de ces gens-là". La Cour a désormais trois jours pour rendre son verdict attendu mercredi 29 juin.
Guerre en Ukraine - Le président ukrainien s'est adressé aux dirigeants réunis en Allemagne. Volodymyr Zelensky leur demande de tout faire pour aboutir à la fin de la guerre d'ici à la fin de l'année.
Politique - Emmanuel Macron avait donné jusqu'à la fin de la semaine dernière à Élisabeth Borne pour avancer sur la constitution du nouveau gouvernement "d'action".
Pouvoir d'achat - Bruno Le Maire a assuré que la hausse des loyers sera plafonnée à 3,5% pendant un an, confirmant alors une information de RTL. Le ministre de l'Économie appelle par ailleurs TotalEnergies à faire un nouveau geste du prix à la pompe.
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