3 min de lecture
Louise et David Turpin, les parents de la "maison de l'horreur" en Californie
Crédit : Jose ROMERO / Riverside County Sheriff's Department / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Le 14 janvier, elle sort de sa chambre et parvient à attraper un téléphone portable pour appeler les secours. Elle a 17 ans, mais paraît en avoir que 10. Décrite par les policiers comme "un peu maigre", elle prévient les autorités : douze enfants, ses frères et sœurs, sont retenus à l'intérieur de leur maison, séquestrés par leurs parents.
"Ils se réveillent la nuit, pleurent, et ils veulent que j'appelle quelqu'un", raconte-t-elle à la police. "Je voulais vous appeler pour que vous puissiez les aider (...) Parfois, je me réveille et je ne peux pas respirer tellement la maison est sale".
Le monde découvre alors la "maison de l'horreur". Le récit glaçant se déroule à Perris, une ville qui se situe à une centaine de kilomètres au sud-est de Los Angeles, en Californie. Les policiers décrivent l'intérieur des lieux : "Plusieurs enfants enchaînés à leur lit avec des cadenas, dans l’obscurité et dans une odeur pestilentielle". Ces enfants - 3 garçons et 10 filles - sont âgés de 2 à 29 ans.
Le 15 janvier, les deux parents, David et Louise Turpin, 57 et 49 ans, sont incarcérés pour torture et mise en danger d'enfants. Le couple est alors "incapable d'expliquer pourquoi leurs enfants étaient retenus de cette manière". Mais quelques éléments ressortent, racontés par le procureur.
David et Louise Turpin, entourés de leurs 13 enfants devant les voitures du dessin animé "Cars"
Crédit : Capture d'écran / Twitter
Dans cette logique de la maison de l'horreur, l'un des motifs pour qu'un enfant soit enchaîné est notamment qu'il se lave les mains au-dessus du poignet, ce que les parents considèrent comme "jouer avec l'eau".
Les punitions comprennent aussi des coups et des strangulations. Des punitions qui "ont empiré avec le temps". "Ce qui a commencé comme de la négligence s'est achevé par ces maltraitances brutales", selon les dires du procureur.
Plusieurs des enfants souffrent de "déficiences cognitives" et de lésions nerveuses. Certains sortent de là sans savoir ce qu'était un policier et l'adolescente de 17 ans ignore ce qu'était un médicament.
Dans un premier temps, les parents utilisent des cordes pour ligoter leurs enfants mais, après que l'un d'entre eux a réussi à se libérer, ils sont passés à des chaînes cadenassées.
Quand ils ne sont pas enchaînés, ils sont enfermés dans différentes pièces
Le procureur
Les enfants sont "sévèrement dénutris" - l'un d'eux âgé de 12 ans pèse comme la moyenne d'un enfant de sept ans. Dans leur calvaire, aucun ne peut se doucher plus d'une fois par an, aucun n'a vu de dentiste de sa vie ni de médecin depuis "au moins quatre ans". D'après les éléments constatés sur place, les enfants "ne sont pas souvent libérés de leurs chaînes pour pouvoir aller aux toilettes".
"Quand ils ne sont pas enchaînés, ils sont enfermés dans différentes pièces, raconte encore le procureur. Ils n'ont pas le droit de jouer même si de nombreux jouets ont été retrouvés encore emballés dans la maison".
Pendant cette période, les enfants peuvent tout de même tenir des journaux intimes. Les enquêteurs en récupèrent des centaines. Selon le procureur, la fratrie préparait "depuis plus de deux ans" un plan d'évasion.
David et Louise Turpin entourés de leurs enfants
Crédit : Facebook
La grand-mère paternelle des enfants explique aux médias américains ne pas avoir vu ses petits-enfants depuis "quatre ou cinq ans" et affirme que les parents sont "très protecteurs". Les parents habillent les enfants de manière identique.
Les voisins, interrogés par les médias locaux, décrivent une famille étrange. Une voisine affirme que lorsque les enfants descendaient de voiture, ils rentraient immédiatement dans la maison. Un autre a décrit des enfants "tous très maigres, pas athlétiques, vraiment mal-nourris".
Nous pensions qu'il s'agissait d'enfants handicapés mentalement
Une voisine de la "maison de l'horreur"
"Je ne les ai jamais vus jouer, confie Mike Clifford, un voisin de 60 ans au Daily Mail. Nous pensions qu'il s'agissait d'enfants handicapés mentalement, et qu'ils les empêchaient de sortir pour cette raison". Cet homme a vécu à proximité de la maison de la famille Turpin pendant trois ans à Murietta, en Californie.
Dans le détail, le couple est visé par douze chefs d'accusation de torture - l'enfant de deux ans n'aurait pas été torturé et était bien nourri -, sept chefs de maltraitance d'un adulte dépendant, six chefs de maltraitance ou négligence d'enfant et douze pour séquestration.
David Turpin est également visé par un chef d'acte obscène sur un enfant par la force, la peur ou la contrainte. Une des filles, alors âgée de 12 ans, raconte aux enquêteurs que son père lui a enlevé son pantalon et la prise sur ses genoux en essayant, à plusieurs reprises, de l'embrasser. Les faits se déroulent depuis 2010.
Non coupables
Les époux Turpin
Quatre jours après l'angoissante découverte, les parents plaident non coupables de ces chefs d'accusation. Cinq mois plus tard, le tribunal du comté de Riverside, en entendant les enregistrements de l'appel passé à la police par la fille de 17 ans, confirme les chefs d'accusation. Ils sont désormais au nombre de 50.
La défense du père tente de minimiser le rôle de son client, expliquant que dans la plupart du temps, il était absent pendant les abus. Ce à quoi le juge rétorque qu'il aurait pu aussi stopper la mère.
Les époux Turpin risquent d'être condamnés à 94 ans de prison.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte