3 min de lecture
Muriel Robin, dans "On refait la télé" en novembre 2025 sur RTL
Crédit : RTL
Muriel Robin n’a rien éludé lorsqu’elle évoque son rapport au cinéma. Dans un paysage où près de 250 films sont produits chaque année, elle ne cache pas avoir ressenti un sentiment d'exclusion. Invitée au micro de Stéphane Boudsocq dans Laissez-vous tenter, ce dimanche 21 décembre, Muriel Robin s'est livrée sur une industrie qui peine à lui ouvrir ses portes : "On va dire qu'il y a 1.500 scénarios, il n’y en a pas un qui arrive chez moi. Ça a été violent. Le cinéma, ça m’a flinguée".
Si le succès public a toujours été au rendez-vous, il n’a jamais compensé cette frustration. "Le public, c’est magnifique, c’est une pommade, c’est un doudou… Je voulais faire du cinéma", a-t-elle insisté. Une attente répétée, presque obsessionnelle, qui a fini par laisser des traces.
"Moi je suis, contrairement à ce que je peux dégager (mais maintenant peut-être qu'on le ressent plus parce que je suis un peu moins dure, moins énervée, je me suis débarrassée de tout ça), très maniable, je suis très au service, j'aime servir une histoire. Quand on ne vous choisit jamais... J'en ai crevé".
Tout ce que j'ai fait, si vous m'écoutez et que vous voulez devenir comédienne, tout ça, il ne faut surtout pas faire ça.
Muriel Robin, sur RTL
Muriel Robin a aussi mis des mots sur ce qu’elle considère comme un frein à sa carrière. "Si vous m'écoutez et que vous voulez devenir comédienne, il ne faut pas s'engager, il ne faut pas dire ce qu’on pense, il ne faut pas parler de dépression, il ne faut pas dire qu’on a été alcoolique, qu’on voit des psys, qu’on vit avec une femme", a-t-elle constaté.
"C'était compliqué, comme s'il y avait du jaune, comme ça, des tournesols, et puis à côté, un tas de cendres. Et je me suis accrochée. Je fais un burn-out, et j'ai retourné, je reattends encore. Allez, je m'accroche, je m'accroche."
Une sincérité qu’elle a aujourd'hui assumé, mais qu’elle a estimé avoir payée cher. "Moi, je n’ai pas été conseillée", a confié la comédienne âgée de 70 ans, comparant son parcours à celui d’autres actrices comme Jodie Foster qui ont attendu avant de se dévoiler. Derrière cette mise à l’écart, un désir simple et jamais assouvi : "Je voulais être choisie... Pour pas qu'on pense que pendant toutes ces années je n'étais rien" Avant d'ajouter à cela : "Pourquoi je voulais faire du cinéma ? Pour qu'on me prenne la main, qu'on vienne me chercher et qu'on m'emmène quelque part".
C’est dans ce contexte que s’est inscrite sa participation à La Pire mère au monde, une comédie qui marque son retour au cinéma. Ce retour fait écho à son parcours personnel, notamment sa relation mère-fille, un miroir de ses blessures. À travers ce rôle, elle a évoqué un cheminement personnel, presque thérapeutique.
Dans le film, Muriel Robin incarne le personnage de Judith de Pileggi, une mère dure, incapable de dire l’amour. Un rôle qui résonne avec sa propre histoire. "J’ai été élevée par une maman un peu dure comme ça, et ça cache toujours quelque chose, une souffrance. Elle n’avait pas le langage de l’amour", a-t-elle expliqué, évoquant une relation marquée par la frustration avant l'indulgence et la compréhension rendues possibles, selon elle, en se plaçant "de femme à femme".
"Il est intéressant, à un moment, de regarder aussi ce qui a été donné", a souligné l'artiste, appelant à "trouver la paix" dans cette relation fondatrice. Une réflexion intime qui vient clore un entretien où, entre carrière et héritage familial.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte