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L'affaire Jean-Claude Bergès, les deux mortes du canal du Midi

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Jean-Claude Bergès. Ce maître-nageur sauveteur et moniteur de ski est soupçonné d'avoir noyé deux femmes, sa compagne et la fille de celle-ci, dans un faux accident de voiture, dans le canal du midi, dans l'Hérault, en 2020. Dix mois plus tard, il est en garde à vue. Les enquêteurs s'interrogent sur les circonstances du drame.

Des policiers près du Canal du Midi (illustration)
Crédit : PAUL PLANTIN / AFP
Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau
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Samedi 25 juillet 2020, autour de 23h00, les sapeurs-pompiers de Marseillan, dans l'Hérault, sont à la recherche d'une voiture qui aurait plongé dans l'eau en dévalant le talus depuis une petite route, sur les berges du canal du Midi. Trois personnes étaient à bord. Les secours ont été alertés une demi-heure avant par une femme paniquée. Elle disait être sur le toit de la voiture immergée et en train de couler. Son beau-père était en train de secourir sa mère. Elle s'est mise à crier, puis la conversation s'est coupée net. 

Dans la nuit, un homme aux vêtements trempés, Jean-Claude Bergès, vient se présenter à l'accueil du camping L'Air Marin. Le maître-nageur sauveteur est hospitalisé. Puis, à 2h50 du matin, un premier corps flottant dans le canal est repéré. Un deuxième est découvert cinq heures plus tard. Les deux victimes ? Karine Tatout, 65 ans, et sa fille Alexandra, 21 ans. 

Dimanche 26 juillet, Jean-Claude Bergès, toujours hospitalisé, est entendu. Vers 21 heures, tous les trois sont partis jusqu'au mini-golf d'Europark, à Vias. Mais le parking était plein. Ils ont décidé de se rendre à la fête foraine du Lunapark. Pour la suite, il ne se souvient de rien. Il se revoit en train de nager avec difficulté, remarque qui étonne les enquêteurs. Jean-Claude Bergès n'avait pas bu, il est maître-nageur sauveteur et a mis trois heures pour se rendre au camping, situé à moins de 900 mètres de l'accident. Aussi, que faisait le conducteur sur ce chemin de terre qui se termine en cul-de-sac ?

Un gros héritage à la clé

"Elle avait beaucoup d'argent parce qu'elle avait hérité de son mari qui lui, par son travail en tant que plombier, gagnait très bien sa vie. Elle souhaitait évidemment que cet argent revienne essentiellement à sa fille parce que c'était l'amour de sa vie", indique Me Caroline Livet, avocate au barreau de Chambéry et avocate de la famille des deux victimes. Autour de six millions d'euros dont près d'un million en assurance vie.

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Jeudi 1ᵉʳ octobre, deux mois et demi après le drame, le procureur de Béziers ouvre discrètement une information judiciaire pour meurtre. Les proches de Karine Tatout ont raconté aux gendarmes que peu de temps avant le drame, Jean-Claude et Karine se sont pacsés et ont signés chez le notaire des testaments respectifs. Karine léguait tous ses biens à sa fille Alexandra. En cas de décès de celle-ci, c'est Jean-Claude qui était son légataire universel. 

Des marques suspectes sur le dos des victimes

Mercredi 3 août 2022, la juge, les enquêteurs et Jean-Claude Bergès se déplacent jusqu'à Vias, au bord du canal du Midi, là où la voiture a basculé dans l'eau. Questionné sur cette noyade, où des plongeurs démontrent que Karine et Alexandra avaient presque pied, l'ancien maître-nageur, répond simplement qu'il "n'a pas voulu leur faire de mal". Il répète qu'il a eu des difficultés à sortir de l'eau, se souvient qu'il avait mal à l'épaule. Il suppose qu'il a préféré se sauver lui-même plutôt que de secourir les deux femmes.

 "Il n'y a aucune trace de lutte. Mais d'après les experts, il y a des marques dans le dos des victimes qui viennent s'intégrer dans le scénario décrit par la juge d'instruction, à savoir le sauveteur qui se sert de la technique de sauvetage pour noyer ses victimes", décrit François Barrère, reporter spécialisé police/justice au journal Midi Libre.  

La juge estime que Bergès a tout fait pour isoler Karine Tatout de sa famille. Elle demande un renvoi aux assises. Mercredi 29 mai 2024, Jean-Claude Bergès, 66 ans, est retrouvé mort dans sa cellule du centre pénitentiaire du Gasquinoy, à Béziers. Il s'est étouffé en enfonçant une paire de chaussette au fond de sa bouche et en plaçant un sac plastique sur sa tête. Sur le mur, il a écrit qu'il était innocent. Le procès était prévu dans moins d'un mois, le 17 juin.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Me Caroline Livet, avocate au barreau de Chambéry et avocate de la famille des deux victimes : Karine Tatout et sa fille Alexandra.
- François Barrère, reporter spécialisé police/justice au journal Midi Libre. 
- Me Lionel Ferlaud, avocat au barreau de Draguignan et avocat de Jean-Claude Bergès.



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