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5 min de lecture
Cour d'assises du Val-de-Marne
Crédit : FRED DUFOUR / AFP
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Sandra Bignet, 23 ans, étudiante en management, avait décroché ce stage où elle faisait la tournée des supermarchés de la région parisienne. Au printemps 2019, elle est retrouvée étranglée, le visage couvert d'adhésif, dans le coffre de sa voiture. Quatre jours que sa mère, sa sœur, ses amies se mobilisaient pour la retrouver. La police, prévenue, n’ayant lancé aucune recherche. "Quand une personne majeure disparaît, il y a ce qu'on appelle le droit à la disparition, donc les policiers vont devoir attendre plus de 24 heures avant de s'intéresser au dossier", explique Antoine Blanchet, journaliste police/justice pour le site actu.fr Paris et invité de L'Heure du crime.
L'enquête va refaire tout le parcours de la jeune femme, pour s'arrêter dans un petit supermarché de l'Essonne. C'est derrière ces murs que l'étudiante a sans doute vécu ses dernières heures, jusqu’à être cachée dans une chambre froide. Mais quel est le scénario de la mort de Sandra ? Qui est l’homme qui l'a attaquée ? Et pourquoi l'avoir tuée ?
Vendredi 24 mai 2019, onze jours après la découverte du corps de Sandra Bignet, des amies de la victime sont réentendues par les policiers. On les interroge sur leur visite au Franprix de Quincy-sous-Sénart, dernier magasin où s'est rendue Sandra lors de sa tournée. Ici, on leur a affirmé que personne n’avait vu la stagiaire.
Une amie de Sandra dit avoir été intriguée par un employé de la caisse. Elle le décrit apeuré par cette visite, "un regard fuyant, comme s'il n'était pas serein". Les policiers se rendent à leur tour au supermarché. Pas de trace de sang, aucune affaire de la victime dans le magasin et les deux chambres froides.
L'employé qui était à la caisse le 9 mai, dénommé Arslan Mehmood, hésite, puis dit se souvenir avoir aperçu Sandra Bignet. Pourtant, les enquêteurs établissent que cet homme était, ce jour-là, au Pakistan, son pays d'origine. En garde à vue, il dit avoir voulu protéger son frère Shamran qui était à la caisse, mais n’a pas de permis de séjour.
Lundi 3 juin, Shamran Mehmood, 33 ans, est à son tour placé en garde à vue. Son ADN correspond à celui du ruban adhésif utilisé pour bâillonner Sandra. Il garde le silence avant de raconter, un mois et demi plus tard, face au juge d'instruction, qu'il était seul au Franprix le 9 mai. Vers 12h30, il a vu un client du supermarché, un Roumain, se disputer avec Sandra et lui serrer le cou. Lui s'est interposé, mais la stagiaire s’est écroulée. Il a tenté de la ranimer. En vain, le Roumain s'est enfui. Il a paniqué et a transporté le corps jusqu'à l'étage.
Mais, les enquêteurs ne sont pas convaincus par les explications du suspect. Ils ne trouvent aucune trace du fameux Roumain, ouvrier du bâtiment. Pour eux, Shamran Mehmood serait directement impliqué dans le meurtre.
"On retrouve effectivement l'ADN de Chamrad sur un bout du ruban adhésif qui entoure le visage de Sandra, qui a été utilisé sur une partie de son corps. On retrouvera également son ADN sous un ongle, ce qui révélera qu'elle s'est probablement débattue, et sur une partie de ses vêtements et sur son genou", raconte Me Julie Granier, avocate au barreau de Paris, avocate de la sœur et la mère de Sandra Bignet.
Les autres employés sont en effet son oncle, son frère et un cousin. Tous mentent et ont nettoyé leurs téléphones portable. La géolocalisation laisse toutefois penser qu'ils ont aidé au transport du corps. Un crime en famille dont l’auteur serait effectivement Shamran, lequel nie toujours.
Pour les policiers, le caissier lui a sans doute fait des avances. Elle l’a repoussé. Il l’a tuée. Tel est le scénario qui se dessine au fil des mois d'enquête et d'instruction. Le corps aurait été conservé dans une chambre froide du supermarché.
Mardi 23 janvier 2024, le Pakistanais Shamran Mehmood, son oncle, son frère et un cousin, qui l'auraient aidé à dissimuler le corps de Sandra Bignet se retrouvent devant la cour d'assises du Val-de-Marne, à Créteil. Le principal accusé est condamné à vingt ans de prison. Les trois autre accusés écopent de trois ans avec sursis.
- Antoine Blanchet, journaliste police/justice pour le site actu.fr Paris.
- Hindra Bignet, sœur de Sandra Bignet.
- Me Julie Granier, avocate au barreau de Paris, avocate de la sœur et la mère de Sandra Bignet.
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