Une traque entrée dans l'Histoire. Entre l'Allemagne, la France, la Bolivie et le Pérou, un long chemin a été effectué pour retrouver et faire arrêter Klaus Barbie, un criminel de guerre surnommé "le boucher de Lyon". Il est notamment accusé de massacres, de persécutions de Juifs, d'exécutions de résistants parmi lesquels le plus célèbre d'entre eux, le jeune préfet Jean Moulin.
En 1947, Klaus Barbie réussi à échapper à ses poursuivants à de multiples reprises. Après la défaite, il s’est caché en Allemagne et fuit lors d'une opération des services américains destinée à interpeller 57 nazis en fuite. Les Américains vont le retrouver, mais ne vont ni l'arrêter, ni le juger.
Le contre-espionnage de l'armée américaine le recrute comme agent en fermant les yeux sur son passé. En contrepartie, il obtient la garantie de ne plus être recherché. Trois ans plus tard, alors que la France les presse de l'extrader, les États-Unis l’exfiltrent vers l'Amérique du Sud, en Bolivie, où il prend une nouvelle identité.
Après la clôture de son dossier, l'avocat Serge Klarsfeld et Beate Klarsfeld reprennent le flambeau, 25 ans après la fin de la guerre. Ils retrouvent la trace du fugitif à l'autre bout du monde, au Pérou, où un homme lui ressemblant se nomme Klaus Altmann. L'ancien nazi a quitté provisoirement la Bolivie, un pays qui le protège, alors qu'il ne cherche pas particulièrement à dissimuler son identité.
La Bolivie continue à émettre des doutes sur le fait que l'homme d'affaire Klaus Altmann soit bien Klaus Barbie, quand bien même la France dispose de preuves irréfutables.12 février 1982, après une dizaine d'années, la France ouvre une enquête pour crimes contre l'humanité, assassinats, arrestations arbitraires et tortures et le juge d'instruction de Lyon délivre un mandat d'arrêt international.
En janvier 1983, Klaus Barbie alias Klaus Altmann, 70 ans, est arrêté à La Paz par les autorités boliviennes pour une affaire de fraude fiscale. Un pur prétexte, car les Français et les Boliviens se sont entendus pour que Barbie soit expulsé du pays. Le 4 février, il décollera enfin vers la France.