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Un avocat devant l'entrée d'une cour d'assises (illustration)
Crédit : ERIC CABANIS / AFP
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Cette toute première session de Cour criminelle va durer deux jours, elle sera présidée par la présidente de la Cour d'assises de Caen et se tiendra d'ailleurs dans la salle dédiée normalement aux assises. Mais ce matin, il n'y aura pas de tirage au sort des jurés, puisque devant nous vont s'asseoir uniquement des magistrats professionnels. Cinq juges, dont deux à titre honoraire. Finie la justice rendue au nom du peuple, ici, pour plus de la moitié des affaires qui passaient auparavant devant une cour d'assises.
Cette nouvelle Cour, issue de la réforme de la Justice promulguée en mars, doit juger les crimes punis de 15 à 20 ans de réclusion, pour l'essentiel des viols. L'idée c'est que "ces crimes soient jugés comme des crimes et non requalifiés en agression sexuelle devant un tribunal correctionnel comme c'est souvent le cas, pour être jugé rapidement", explique Jean-Frédéric Lamouroux, le procureur général de la Cour d'appel de Caen.
Mais la chancellerie veut surtout
accélérer les procédures : le délai entre la fin de l'instruction et le procès
doit passer de deux à un an. Quand les audiences, elles aussi prendront
nécessairement moins de temps. "Nous avons fait le pari de réserver un
jour par affaire", explique Jean-Luc Stoesslé.
De quoi craindre "une
justice au rabais" pour Maître Ophélie Minot, qui défend une jeune
fille mineur, dans l'un des deux procès pour viol qui vont inaugurer cette Cour
criminelle. Si l'avocate se réjouit que les délais d'audiencement soient
raccourcis, elle redoute que "cette volonté d'aller toujours plus vite
ne vienne sacrifier le travail apporté à cette affaire, c'est-à-dire que la
volonté affichée de la Chancellerie, c'est de réduire les coûts de la Justice,
de consacrer moins de temps aux affaires, et pour cela il faut sacrifier la
présence des témoins, sacrifier la présence des experts et finalement sacrifier
un peu l'oralité du procès qui apportait beaucoup à la qualité des débats".
Le Barreau de Caen sera donc très
attentif aux modalités de cette Cour Criminelle, pendant les trois ans
d’expérimentation. "À la Cour d'assises, nous pratiquons une justice de
haute couture, une justice d'excellence et non de luxe, et c'est cela que nous
risquons de perdre. Nous allons donc être vigilants au fait que tous les
recoins d'une affaire aient pu être examinés", assure l'avocat
pénaliste Clément Picard, qui rappelle que la justice "rendue par le
peuple est un héritage direct de la Révolution française." Sept
départements ont été choisis pour cette expérimentation : les Ardennes, le
Calvados, le Cher, la Moselle, la Réunion, la Seine-Maritime et les
Yvelines.
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