Personne ne l'avait vu venir. L'agresseur des policiers de Joué-lès-Tours, abattu samedi 20 décembre par les forces de l'ordre, un Français de 20 ans, né au Burundi, est volontiers décrit comme un jeune homme athlétique, qui a flirté avec la délinquance. Mais son profil n'était pas celui d'un terroriste en puissance.
Récemment converti à l'islam, Bertrand Nzohabonayo, qui se faisait appelé Bilal, s'était radicalisé. Il avait posé des slogans inspirés de l'islam radical et le drapeau de l'État islamique sur son compte Facebook. Une identité numérique qui tranche avec que dressent ceux qui l'ont côtoyé dans sa vie de tous les jours. Car auparavant, rien dans son parcours ne laissait présager un passage à l'acte aussi violent.
Au pied de l'immeuble où le jeune homme vivait chez sa sœur depuis plusieurs semaines, ses amis le décrivent comme un garçon gentil et posé. Il s'était converti il y a quatre ans à l'islam et n'était pas fiché par les services de renseignements, à l'inverse de son frère Brice qui avait planifié de se rendre en Syrie.
Il en avait marre de la routine et il voulait une situation stable
Patrick, un ami de Bertrand
Friand de jeux vidéo et adepte de la lutte, Bilal enchaînait les petits boulots, ne trouvant pas de travail dans sa formation de chaudronnier. "L'été dernier, je l'avais vu au matin avec une pochette remplie de CV et de lettres de motivation. Il m'a dit qu'il en avait marre de la routine et il voulait une situation stable", raconte Patrick, un ami.
Depuis cet été, Bilal se fait de plus en plus rare, voit de moins en moins ses amis, se renferme sur lui-même. Le président de la mosquée se souvient de l'évolution de son comportement. "Il est parti pendant trois ou quatre mois. La semaine dernière, il est revenu et j'ai parlé avec lui. Il m'a dit qu'il avait des problèmes de famille. J'ai trouvé qu'il avait changé dans sa tête", explique le président de la mosquée, toutefois, lui aussi, loin d'imaginer qu'il perdrait la vie dans un assaut fatal contre le commissariat de Joué-lès-Tours.
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