JO Paris 2024 : une enquête ouverte sur le projet des taxis volants

"Taxi !" Voici ce que vous pourriez être en mesure de lancer depuis le premier étage de la Tour Eiffel, en voyant passer ces nouveaux bolides, à mi-chemin entre avions et drones. Effectivement, l'expérimentation de taxis volants aux moteurs électriques est prévue en 2024 pour une durée de six mois, de mai à décembre 2024, soit lors des Jeux olympiques et paralympiques.

Comme rapporté par Le Parisien, une enquête publique a été ouverte lundi 6 novembre pour un mois afin de "recueillir les observations du public" parisien sur le projet, avant un avis définitif du ministère des Transports début 2024. Un "vertiport" devrait être installé quai d'Austerlitz, dans le XIIIe arrondissement de Paris : il consisterait en "l'installation d'une barge sur la Seine" selon nos confrères du Figaro. 

Composé de 18 hélices qui tournent grâce à neuf batteries, l'appareil possède 35 km d'autonomie et peut atteindre les 110 km/h. Il pénétrerait dans la zone de la capitale interdite à tout vol, à quelques exceptions près. Commercialisés par la start-up allemande "Volocopter", ces engins nommés "Volocitiy" emprunteront trois routes distinctes. Tout d'abord, celle de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle au Bourget, ensuite, une autre de l'héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux à l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole, et enfin la route de l'héliport de Paris-Issy au vertiport du quai d'Austerlitz.

La route jusqu'aux JO est semée d'embûches

L'Autorité environnementale s'est montrée quelque peu réservée dans son avis rendu en octobre, notant plusieurs défauts. Selon l'organisme, l'étude d'impact est "incomplète par choix du maître d'ouvrage", à savoir le groupe ADP, anciennement "Aéroports de Paris". De plus, les nuisances sonores ou la hausse de la consommation énergétique qu'implique le projet ont été citées par l'organisme.

De son côté, le groupe ADP a rappelé que c'était une simple "expérimentation", et que l'avis de l'Autorité n'est que "consultatif". D'autant plus que l'entreprise germanique à l'origine du projet attend encore de décrocher la certification de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) au printemps 2024, qu'il n'est pas certain d'obtenir. Le PDG de la société Dirk Hoke a cependant tenu à rassurer : deux scénarios sont prévus, l'un en cas d'obtention du certificat, l'autre en cas de refus. 

Si la certification est obtenue, cinq liaisons seront mises en place, y compris une liaison entre le quai d'Austerlitz et l'héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux. Si c'est un échec, le plan B prévoit de simples vols de démonstration ne prenant pas de passager. Pour rappel, le prix moyen d'un ticket de taxi devrait atteindre la modique somme de 110 euros, pour un trajet d'une durée de 17 minutes seulement entre Paris et Le Bourget, par exemple.

La mairie du XVe arrondissement s'est dite "totalement défavorable à l'expérimentation", toujours selon nos confrères du Parisien. Le maire Philippe Goujon a indiqué qu'après avoir réduit le trafic de moitié en quelques années, il ne souhaite pas faire machine arrière. Une difficulté de plus pour le projet digne d'un film de science-fiction.