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INVITÉ RTL - Violences : "Une partie de la sécurité des Français se joue en prison", assure Pierre Botton, ancien détenu
Pierre Botton lance un message d'alerte sur l'état des prisons et le rôle que joue cette crise dans la montée de la violence en France.
Pierre Botton, ancien détenu, le 27 septembre 2024
Crédit : RTL
La mort de Philippine a touché toute la France. Un homme, condamné à sept ans de prison pour viol, a purgé sa peine avant de tuer cette jeune femme, dès sa sortie. Pierre Botton, homme d’affaires et ancien détenu, n'est malheureusement pas surpris. "Que les Français veuillent incarcérer les criminels, je le comprends, mais il faut poser le problème de l'efficacité de la prison, affirme-t-il au micro de RTL. Le premier échec, c'est la surpopulation." Aujourd'hui, la France compte près de 79.000 détenus pour 61.000 places.
Pierre Botton a été incarcéré deux fois en prison, dans les années 1990 et les années 2020. Il propose désormais une solution pour désengorger les prisons et demande des autorisations pour réaliser une expérimentation. "Aujourd'hui, vous avez des jeunes qui n'ont plus d'autorité depuis l'âge de 10 ans. À 14 ans, ils gagnent 100 euros par jour pour la drogue. À 15 ans, la seule solution pour eux, c'est la violence. La violence est intégrée chez eux, la prison est intégrée et leur mort est intégrée : tous ces gars ont intégré qu'ils allaient mourir", déplore-t-il.
Selon l'ancien détenu, la prison joue un rôle dans la montée des violences dans le pays. "Que les Français se moquent des conditions de détention des prisonniers, pas de problème, affirme-t-il. Mais le problème, c'est qu'on fasse un délit routier, qu'on soit un trafiquant de drogue... On ressort ! Il faut que les Français comprennent qu'une partie de leur sécurité se joue en prison".
"Les détenus ressortent, insiste-t-il. Il faut savoir si on ressort mieux ou si on ressort en se disant : 'J'ai fait mes quatre ans, je reprends ma kalachnikov et je tire'. Vous voyez la vague de violence dans le pays ? Vous voyez l'âge des gamins qui prennent les armes ? Vous voyez qu'au départ, c'était à Marseille, maintenant dans toutes les campagnes ? Vous voyez qu'aujourd'hui ce sont des étudiants qui meurent dans leur chambre ? Une gamine, porte Dauphine. Il faut que les politiques prennent des décisions."
