Une colère toujours vive. Jeudi 19 septembre, la région de Nouméa a connu un regain de tension à la suite du décès de deux insurgés Kanaks au cours d'une intervention des forces de l'ordre.
Selon le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, la situation n'était en rien comparable avec celle qui avait suivi le 13 mai, marquant le début des troubles dans l'archipel qui ont causé la mort de 13 personnes, dont deux gendarmes. Des centaines de personnes ont par ailleurs été blessées et les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d'euros lors de ces violences d'une ampleur inédite depuis la quasi-guerre civile des années 1980.
"Nous sommes dans une situation de non-assistance à personnes en danger", s'insurge sur RTL Jean-Jacques Urvoas, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie. Pour l'ex-garde des Sceaux socialiste, "le processus engagé par Michel Rocard puis par Lionel Jospin en 1998, et ensuite soutenu par Édouard Philippe visant à trouver un statut pour la Nouvelle-Calédonie, est arrêté depuis plusieurs mois. Il n'y a plus de gouvernement, plus de ministre, plus de Premier ministre".
La situation de l'archipel est également très critique sur le plan économique. "L'économie est en train de couler", estime Jean-Jacques Urvoas. "Sur 270.000 habitants, 1/3 des quelque 68.000 salariés se trouve au chômage total ou partiel, parce qu'une grande partie des entreprises de Nouméa ont été pillées, brûlées le 13 mai dernier", poursuit-il.
Sur place, "une grande partie de la population souhaite partir", à l'instar des "professionnels de santé du principal centre hospitalier de Nouméa. 40 % d'entre eux ont demandé à quitter le territoire et à regagner la métropole". Sans parler des "centaines de maisons en vente", des "personnes indiquant vouloir partir en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en France". Et puis il y a ceux qui ne peuvent pas partir, nourrissant "un sentiment de rancœur vis-à-vis de l'État qui ne fait pas le travail".
À (court) terme, l'ancien ministre de la Justice "met beaucoup d'espoir dans l'Assemblée nationale et le Sénat". Selon lui, "dans les deux hémicycles, nous avons des élus qui représentent la totalité de la population". Souhaitant que l'Assemblée et le Sénat "n'attendent pas que le gouvernement bouge".
Il "espère" que les deux Assemblées puissent "se mettre d'accord pour créer une structure inhabituelle, qu'on pourrait appeler une commission permanente avec des moyens pour commencer à avancer". Et de conclure : "Le Parlement n'est pas un contre-pouvoir, mais un pouvoir. Et je souhaite qu'il s'exerce."
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