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Redoine Faïd au procès de son évasion de la prison de Réau en 2018.
Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP
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Hasard du calendrier, le jour où le ministre de la Justice Gérald Darmanin visite la prison de Condé-sur-Sarthe, future deuxième "prison des narcos" après Vendin-le-Vieil, c'est aussi le jour où le juge des référés du tribunal administratif de Caen rend sa décision, que RTL a pu consulter. L'isolement de Redoine Faïd est levé. "L’exécution de la décision du 3 septembre 2025 du ministre de la justice prolongeant le placement à l’isolement de M. Faïd pour une période de trois mois, est suspendue", écrit le juge des référés dans ce document de onze pages.
Ce détenu particulièrement signalé (DPS) avait été transféré au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe le 21 août dernier, à l'expiration du délai donné par la justice à l'administration pénitentiaire, pour mettre fin à ses conditions de détentions "indignes".
Redoine Faïd, avait fait valoir son avocat Me Benoît David dans sa requête déposée mi-septembre, "voit son placement à l’isolement systématiquement prolongé depuis plus de 12 ans alors qu’il fait également l’objet de nombreuses mesures sécuritaires telles que le maintien au registre des détenus particulièrement signalés, une 'gestion menottée', des fouilles intégrales avant et après chaque parloir, des rotations de sécurité et des réveils nocturnes environ toutes les heures ainsi que des mesures de limitation de son accès à la téléphonie et un dispositif de séparation par hygiaphone lors des parloirs qui n’a été levé que depuis le 21 août 2025".
Pourquoi décider de lever l'isolement de Redoine Faïd aujourd'hui ? Le juge des référés se justifie en écrivant que l'ancien braqueur "a été placé à l’isolement pendant une période cumulée de près de douze ans depuis son incarcération et qu’il est maintenu à l’isolement sans discontinuer depuis plus de cinq ans". Dans son avis du 7 juillet 2025 sur le bien-fondé de la requête sur les conditions de détention, le procureur a lui-même relevé que "les onze ans de quartier d’isolement et les sept ans de parloir en hygiaphone ont nécessairement un impact sur la santé physique et psychique du condamné, qui tend à s’aggraver."
Par ailleurs, précise le juge des référés, "aucun compte-rendu d'incident n'a été établi" depuis l'arrivée de Redoine Faïd à Condé-sur-Sarthe. "Qu'attend l'administration pénitentiaire ? Que celui-ci devienne vulgairement fou ?, avait questionné Me Benoît David fin mars, lors d'une énième audience examinant un recours au tribunal administratif de Lille, dans lequel Redoine Faïd contestait son isolement, Que celui-ci s'ouvre les veines ?" La justice a décidé d'intervenir avant.
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