Homme éborgné par un tir de LBD : deux policiers du Raid mis en examen

Ce jeudi 16 novembre, Libération et Mediapart révèlent la mise en examen de deux policiers du Raid pour des "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente par personne dépositaire de l'autorité publique." Une infraction passible de la cour d'assises. Ils ont été laissée libres sans être soumis à un contrôle judiciaire. 

Ces policiers du Raid sont suspectés d'avoir éborgné Abdelkarim Y., le 30 juin, peu avant minuit. Cet algérien de 22 ans raconte avoir été touché à l'œil, rue Saint-Ferréol, à Marseille, par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), alors qu'il ne représentait aucun danger. Il avait rendez-vous avec un ami dans une rue parallèle.

Cette unité d'élite était déployée sur ordre de Gérald Darmanin lors des émeutes en France, provoquées par la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin dernier (l'auteur du tir a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi 15 novembre). 

Fin juillet, Abdelkarim Y. avait déposé plainte contre X, contre le directeur du Raid et contre le directeur général de la police nationale. Malgré trois interventions chirurgicales, il a perdu l'usage de son œil gauche. "On m'a dit que ce serait un miracle si je retrouvais la vue", confiait-il cet été, pessimiste, à Libération.