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Gard : le mystère demeure après la mort de trois chiens empoisonnés au championnat de France de canicross

L'enquête des gendarmes se poursuit après l’empoisonnement mortel de trois chiens lors du championnat de France de canicross à Vauvert dans le Gard.

Des chiens lors d'une course (illustration).
Des chiens lors d'une course (illustration).
Crédit : ALESSANDRO IOVINO / AFP
Hugo Amelin - édité par Damien Renoulet
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Mystère dans le Gard après la mort de trois chiens alors qu'un quatrième se trouvait toujours dans un état grave lundi 13 mars. On a appris ce mardi 14 mars qu'il était désormais hors de danger. Tous participaient au championnat de France de canicross dimanche 12 mars, qui consiste en une course en pleine nature où maître et chien courent côte à côte. Si les résultats des analyses ne sont pas encore connus, pour beaucoup, l'empoisonnement ne fait plus de doute. 

Émilie Bianco, une vétérinaire, s'était portée volontaire avec deux autres consœurs pour assurer le suivi médical de cette 6e édition. Elle était loin de s'imaginer qu'elle se retrouverait avec un chien entre la vie et la mort sur sa banquette arrière. 

Pour elle, pas de doute : une molécule présente dans des pesticides qui recouvraient les petites boulettes de viande est bien à l'origine de l'intoxication des quatre canidés. "Des tremblements voire des convulsions, un chien qui bave, un chien qui vomit, qui a des difficultés respiratoires. Ce sont des signes assez spécifiques qu'on reconnaît sur l'injection de carbamate, un produit anti-limaces provoquant ces symptômes. Étant donné les quantités ingérées, il était vraiment très difficile de pouvoir sauver les trois chiens qui sont malheureusement décédés", explique-t-elle au micro de RTL. 

"Un cauchemar éveillé"

Utilisé en pesticide notamment contre les limaces, le carbamate est interdit à la vente en France depuis des années. Trop dangereux pour l'environnement, trop d'accidents domestiques aussi... le ou les empoisonneurs en avaient donc conservé un petit stock. Au total, 11 boulettes contaminées ont été retrouvées disséminées sur le site du concours, un peu à l'écart de la commune, en lisière d'un bois. Un lieu fréquenté par des promeneurs, des amateurs de motocross mais aussi par des chasseurs. 

"On est arrivé sur place. De suite, la directrice régionale de la fédération de canicross a indiqué de ne pas descendre nos chiens, de faire très attention, de les laisser en laisse. Ensuite, on a vu les gens qu'on connaît qui ont perdu leurs chiens. C'est un cauchemar éveillé", raconte Anaïs, spécialement descendue de Picardie pour participer à ce concours. Avec Gladys du club canin Gard o dogs, elles penchent pour un acte de malveillance extérieur à leur milieu de passionnés. 

"On est vraiment une grande, grande famille. C'est impossible que ce soit quelqu'un du monde du canicross. C'est forcément quelqu'un d'étranger à notre sport. Ils n'ont pas apprécié que l'on soit sur ce site, ce jour-là, je pense. Ils n'ont trouvé que cette solution ignoble pour nous faire du mal et faire du mal à nos animaux." Pour elle, impossible que l'empoisonnement ait pour origine une jalousie entre éleveurs, entre concurrents de la course. "Ce n'est jamais arrivé, clame-t-elle, un amoureux des animaux n'aurait jamais fait ça."

Plainte déposée

Les gendarmes, épaulés par l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement, ont donc du pain sur la planche pour tenter de retrouver le ou les coupable(s). Ils doivent conceptualiser une scène de crime qui comptait plus de 500 participants à un concours, des promeneurs, de nombreux voisins qui continuent d'être auditionnés. "On ne ferme encore aucune porte", glisse un enquêteur. Un laboratoire lyonnais est en charge des analyses toxicologiques des estomacs des trois chiens décédés

La Fédération des Sports et Loisirs Canins, l'association locale Canicross30 et la mairie de Vauvert ont porté plainte. Le parquet de Nîmes a été saisi de l'affaire. Une enquête a été ouverte en flagrant délit pour acte de cruauté envers des animaux, pour lequel sont encourus deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

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