Féminicide de Nathalie Debaillie : trente ans de réclusion pour son ex-compagnon

Jérôme Tonneau a été condamné pour avoir enlevé, séquestré et tué son ex-compagne. La famille de la victime attaque l'État pour faute grave : Nathalie Debaillie avait porté plainte, sans succès.

Une photo montre une balance symbolisant la justice au palais de justice de Douai, dans le nord de la France, le 25 juin 2015.

Crédit : Philippe HUGUEN / AFP

FÉMINICIDE DE NATHALIE DEBAILLIE - Son ex-compagnon condamné à 30 ans de prison

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Jérôme Tonneau a été reconnu coupable d'avoir enlevé, séquestré et tué son ex-compagne Nathalie Debaillie en 2019, près de Lille, et condamné à 30 ans de prison par la cour d'assises de Douai (Nord) ce vendredi 5 juillet.

Cette mère de deux enfants avait pourtant déposé une plainte et trois mains courantes au commissariat plusieurs semaines avant le drame. Sa famille a entamé une procédure envers l'État pour faute lourde. Une audience est prévue dimanche prochain.

Les proches de Nathalie Debaillie sont repartis un peu apaisés de la cour d'assises, avec ces portraits de Nathalie, toujours souriante. Mais ils ont encore d'autres rendez-vous judiciaires pour faire reconnaître la responsabilité de l'État.

Cette cadre bancaire a vécu pendant des semaines dans la terreur, avec cet ancien compagnon qui n'a jamais supporté la séparation. Ses appels au secours n'ont pas été entendus. "Elle n'a pas été prise au sérieux dans ses inquiétudes, dans les menaces qui lui étaient proférées", dénonce sa soeur Peggy. "Bien sûr que ce drame aurait pu être évité".

Dans cette affaire, les dysfonctionnements, notamment des policiers, se sont accumulés, déplore Me Isabelle Steyer, avocate de la partie civile. "C'est aussi le procès de la protection des victimes qui est fait. Notre projet, c'est de faire en sorte d'éviter d'autres Nathalie Debaillie, d'éviter que les femmes ressortent la peur au ventre lorsqu'elles vont déposer plainte. Qu'elles et leurs enfants soient protégés après une dénonciation".

Pour la première fois lors de ce procès, une magistrate a présenté des excuses à la famille de la victime pour ses manquements, tout en rappelant que la police lilloise a encore plus de 80.000 plaintes en stock.

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