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DOCUMENT RTL - Violences faites aux femmes : le parcours du combattant de Sarah pour porter plainte
Sarah, 34 ans, s'est rendue à la gendarmerie de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) le 12 décembre 2023 pour dénoncer des violences de la part du père de son ex-compagnon, lui-même incarcéré. Les gendarmes ont d'abord refusé de prendre sa plainte, malgré son visage tuméfié, illustrant les difficultés qui subsistent dans la prise en charge des femmes victimes de violences.
Des femmes manifestaient pour condamner les violences faites aux femmes, le 23 novembre 2019 à Marseille.
Crédit : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Lorsque Sarah pousse la porte de la gendarmerie le 12 décembre, son visage est tuméfié, gonflé, plein de bleus, elle a un œil au beurre noir. Elle vient de se faire tabasser, dit-elle aux gendarmes, par le père de son ex, avec un poing américain. Son ex-compagnon n'a pas supporté qu'elle le quitte. Alors, depuis la prison où il est incarcéré pour trafic de stupéfiants, il organise les représailles. Il demande à son père de la frapper.
Et là, les gendarmes refusent de prendre sa plainte. Au motif, lui disent-elle, qu'elle est mise en cause dans une autre procédure.
Ensuite, Sarah, en pleurs, se rend au commissariat de Perpignan, où elle est reçue par des policiers qui contactent les gendarmes, afin de leur demander de prendre sa plainte. Sa plainte finit par être prise à la gendarmerie de Canet-en-Roussillon, le 12 décembre au soir. Le parquet de Perpignan, de son côté, a ouvert une enquête préliminaire. Les investigations sont confiées aux gendarmes de Canet-en-Roussillon, ceux qui avaient à la base refusé sa plainte.
Pour le moment, ni le père ni l'ex n'ont été entendus. Et Sarah, terrorisée, se cache chez des proches, loin de chez elle. Le juge d'application des peines vient de refuser à son ex une permission de sortie, au motif qu'elle a déposé plainte contre son ex-beau-père. "Cela renforce incontestablement le danger qu'elle court", alerte son avocate Marie Violleau.
