Dans les affaires de violences conjugales, la justice peut-elle se permettre la patience ? Le cas de Chahinez, 31 ans, brûlée vive à Mérignac par son ex-conjoint a suscité une grande vague d'émotion. Déjà condamné pour violences sur la victime, l'auteur du crime avait déjà enfreint son interdiction de l'approcher et était sous le coup d'une plainte depuis mars.
"À peu près 1 femme sur 2 ayant été tuée avait déjà déposé plainte ou avait déjà alerté les services de police ou de justice, donc il faut réagir", affirme sur RTL Isabelle Steyer, avocate spécialisée dans les violences faites aux femmes.
Dans le cas du meurtrier de Chahinez, la mésentente est flagrante entre les services : recherché par la police, l'individu s'est rendu à plusieurs rendez-vous chez le juge d'application des peines. "C'est très classique des hommes violents, qui sont manipulateurs", estime l'avocate.
Une semaine avant le drame, il avait essayé de l'étrangler
Isabelle Steyer, avocate spécialisée dans les violences faites aux femmes
"Une semaine avant le drame, il avait essayé de l'étrangler, ce sont des témoins qui sont intervenus. Il est tout à fait incroyable que les policiers ne communiquent pas avec le juge d'application des peines et qu'il ne soit pas interpellé" immédiatement, ajoute l'avocate.
L'information n'a pas été transmise, cela a abouti à ce drame. "C'est très classique, pas de transfert, de communication de plainte entre le commissariat et le procureur, le juge d'application des peines ou le juge des affaires familiales, déplore l'avocate. Quand une ordonnance de protection est demandée par une femme, elle ne peut pas avoir de réponse rapide de façon à être protégée".
Une plainte n'est alors pas un moyen suffisant pour se protéger efficacement, au moment où la victime, qui dénonce son auteur, est le plus en danger. "Il faudrait envisager un bracelet, voire une délocalisation de la victime dans une adresse inconnue de l'agresseur."
Ce sont des hommes déterminés, parfois en planque devant chez les victimes
Isabelle Steyer, avocate spécialisée dans les violences faites aux femmes
"Il faudrait une protection réelle. Quand bien même il y a une interdiction de rencontrer la victime, celle-ci est sur un simple papier. L'homme fait ce qu'il veut, il connaît toutes les habitudes de cette femme, la suit où il veut. Le bracelet anti-rapprochement peut être une solution. Ce sont des hommes déterminés, parfois en planque devant chez les victimes."
Autre question centrale, l'éducation des enfants est souvent un prisme par lequel les hommes violents s'engouffrent dans la vie de la victime. "Il se présente devant l'école, s'oppose aux décisions éducatives et, par le biais, contrôler la victime et tenter de dire et de faire des choses qui se révéleront destructrices."
Pour venir en aide aux victimes de violences familiales, un numéro d'écoute national anonyme et gratuit : le 3919.
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