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"Être en colère, ça ne veut pas dire empoisonner quelqu'un" : Frédéric Péchier défend ses choix thérapeutiques

Après deux semaines d'audience, l'ex-anesthésiste, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements au bloc opératoire dont 12 mortels, a été entendu pour la première fois à la barre ce lundi 22 septembre.

Frédéric Péchier devant le tribunal le 9 septembre 2025 dans le cadre de son procès.

Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP

Thibault Jeannin & AFP

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Entendu pour la première fois par la cour d'assises sur les faits, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a défendu, ce lundi 22 septembre, la manière dont il est intervenu pour porter secours à des patients victimes d'arrêts cardiaques, et qu'il est soupçonné d'avoir empoisonnés.

"Dans les 30 cas où je suis mis en cause, (...) j'ai été appelé" pour porter secours en urgence, a souligné à la barre l'accusé de 53 ans, qui comparaît libre mais risque la réclusion à perpétuité pour 30 empoisonnements dont 12 mortels. Si "je suis appelé, c'est qu'il y a une bonne raison", a poursuivi l'ancien praticien. 

Après deux semaines de débats, dont une bonne partie a été consacrée à des échanges très techniques sur deux des empoisonnements qui lui sont reprochés, c'est la première fois que l'ancien médecin était appelé à s'exprimer sur les faits.

La première partie de son interrogatoire, lundi après-midi, a porté sur l'empoisonnement présumé de Sandra Simard, une patiente alors âgée de 36 ans et en bonne santé, victime d'un arrêt cardiaque le 11 janvier 2017 alors qu'elle devait subir une simple opération du dos.

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"Manifestement, il y a eu une poche (de perfusion) empoisonnée", a reconnu Frédéric Péchier, qui avait jusqu'à présent contesté que cette patiente ait été empoisonnée. Pour autant, "je n'ai pas empoisonné la poche de Mme Simard. C'est net. C'est tout ce que j'ai à vous répondre", a insisté l'ancien médecin, qui a toujours clamé son innocence.

Des choix assumés

D'une voix claire et posée, il a justifié ses choix thérapeutiques pour venir en aide à Mme Simard. La semaine dernière, le parquet et les représentants des parties civiles s'étaient étonné qu'il lui ait administré en urgence du gluconate de calcium, un produit utilisé pour aider le coeur en cas d'excès de potassium. 

Toutefois, l'enquête a montré par la suite que Mme Simard avait été empoisonnée avec une forte dose de potassium dans sa perfusion, ce que l'anesthésiste n'était pas censé savoir à ce moment-là. 

Pour plusieurs experts interrogés par la cour, faute de détenir cette information, ce choix était incompréhensible. Un point vigoureusement contesté par l'accusé. Selon lui, "le gluconate de calcium n'est pas l'antidote" de l'excès de potassium. De manière globale, prescrire et utiliser ce produit faisait "partie de mes habitudes" et "pouvait aider", a-t-il insisté.

La forte dose de potassium administrée à Mme Simard, c'était "pour tuer, pas pour réanimer". De ce fait, selon lui, "la théorie du pompier pyromane" dont on l'a accusé - celle d'un médecin qui empoisonnerait des patients pour ensuite leur venir en aide et se présenter en sauveur - "ne tient pas".

Quant à la thèse de l'accusation selon laquelle il aurait agi pour nuire à des collègues avec qui il était en conflit, l'accusé a reconnu un "contexte très crispé", mais "être en colère, ça ne veut pas dire empoisonner quelqu'un (...) Ça n'a rien à voir", a-t-il martelé, lors d'un échange tendu avec la présidente de la cour d'assises.

Ce premier interrogatoire de l'accusé doit se poursuivre mercredi après-midi. Le procès est prévu jusqu'au 19 décembre.

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