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Enseignante poignardée dans le Bas-Rhin : élève de 14 ans interpellé… Ce que l'on sait de l'agression

Un collégien de 14 ans a poignardé une professeure de musique de 66 ans, à Benfeld, dans le Bas-Rhin, ce mercredi 24 septembre. L'enseignante a été blessée au cou et au visage et ses jours ne sont pas en danger.

Yannick Olland - édité par Caroline Frühauf

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Une professeure de musique de 66 ans a été poignardée par un élève de 14 ans, ce mercredi 24 septembre. Les faits se sont déroulés au sein du collège Robert Schuman, de Benfeld dans une commune au sud de Strasbourg, dans le Bas-Rhin.

L'agression à l'arme blanche a eu lieu très tôt dans la matinée, alors que les cours allaient débuter. Le pronostic vital de l'enseignante n'est pas engagé, a précisé le rectorat de l'académie de Strasbourg dans un communiqué. 
Selon les gendarmes, les raisons de l'agression sont encore inconnues. Les enquêteurs sont toujours sur place dans le collège afin d'interroger les élèves témoins et comprendre les raisons de ce geste. Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les collégiens et leurs familles. 

Le déroulé des faits

"Il y a eu des cris entre 8h10 et 8h20", a témoigné Mina, qui rentrait en cours d'arts plastiques dans la salle, juste à côté de l'agression. La professeure de musique a été blessée au visage et au cou. Elle a ensuite été hospitalisée, blessée, mais ses jours ne sont pas en danger. 

"Lorsqu'on essaie de sortir pour aller se rejoindre dans la cour, on nous dit qu'il faut se confiner, qu'il y a quelqu'un dans le collège", a expliqué Florine, 14 ans. L'agresseur aurait cherché à s'en prendre à d'autres personnes avant de s'enfuir. 

L'adolescent interpellé s'est poignardé lors de son interpellation

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Les élèves qui se trouvaient dans la salle de classe où a eu lieu l'agression ont été confinés, avant d'être déplacés au foyer du collège. Les autres ont été évacués vers la salle des fêtes de la petite ville. 

L'adolescent a été interpellé, non loin du collège. Au moment de son arrestation, il s'est poignardé. En arrêt cardio-respiratoire, il a été réanimé et évacué en urgence absolue vers l'hôpital de Strasbourg. 

Un adolescent à la personnalité tourmentée

Ses camarades de classe ont décrit une personnalité tourmentée. Les élèves, sous le choc de la violence de cette agression, avaient remarqué ce camarade qui dénotait dans ce collège tranquille. "Il est toujours tout seul, il se mutile", a confié une élève. 

"Ça faisait deux semaines qu'il venait en cours avec des gants, des manteaux hyper longs", ajoute un autre. Un élève le décrit comme "un gros sanguin. Il n'hésite pas à mettre des patates. L'autre fois, il avait frappé son copain pour pas grand-chose. Il ne m'inspirait pas confiance".

Au collège, il avait fait parler de lui pour des inscriptions nazies. "Il faisait des croix gammées ou il faisait des croix chrétiennes à l'envers. Il ne sociabilisait pas beaucoup avec les gens", a indiqué une élève qui a assuré qu'il n'y avait pas de problème connu entre la professeure de musique et l'élève.

Élisabeth Borne se rend sur place

La ministre de l'Éducation démissionnaire,  Élisabeth Borne, a annoncé "se rendre sur place immédiatement". "Je condamne avec force l'agression d'une enseignante par un élève dans un collège du Bas-Rhin. J'exprime ma solidarité à l'enseignante et à la communauté scolaire. Une cellule d'urgence a été activée pour accompagner tous les élèves et personnels", a-t-elle écrit sur X. 

Pour le maire de Benfeld, ce drame est un "événement isolé", survenu dans un "collège calme qui a un encadrement exemplaire". 

Pour Jean-Rémi Girard, président du syndicat enseigant Snalc, "on sait qu'il y a des élèves qui peuvent péter des câbles". Après la crise du covid, "il y a eu des effets sur la santé mentale de nos élèves", et donc de l'"inquiétude" chez les professeurs. Pour autant, "il n'y a pas de solution miracle", a dit à l'AFP ce responsable syndical, ajoutant "On ne va pas mettre des portiques de détection de métaux" à l'entrée des établissements. 

Selon un rapport remis fin août au Premier ministre, on constate que depuis 2016 "20% des mis en cause porteurs d'une arme sont des mineurs, avec 3.000 jeunes par an" interpellés en possession d'une arme blanche. En février, le gouvernement avait constaté une hausse de 15% sur un an des armes blanches dans les établissements scolaires. 

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