"En quête d'indices" : qu'est-ce que ce nouveau dispositif d'appel à témoins mis en place par le pôle cold cases ?

Lors d'une conférence de presse ce mardi 2 avril, le procureur de la République de Nanterre Pascal Prache a annoncé l'utilisation d'un nouvel outil pour aider à l'élucidation des cold cases, ces affaires criminelles non résolues traitées au sein du parquet de Nanterre. Intitulé En quête d'indices, ce dispositif sous forme de courtes vidéos retrace ces enquêtes, afin de recueillir de nouveaux témoignages auprès du grand public. 

"Il ne s'agit pas d'affaires sur lesquelles nous n'avons absolument aucune autre piste. Il s'agit d'affaires sur lesquelles on considère que l'appel à témoins va peut-être permettre d'avoir un effet positif sur le déroulement de l'enquête, en soutien de ce qui a pu être déjà fait", indique Pascal Prache.

Ces capsules vidéos ont été pensées dans une logique précise : tout faire pour raviver la mémoire d'individus qui auraient été sur les lieux, de près ou de loin, des crimes commis. Avec des détails précis, tels que des portraits-robots, mais aussi des photos d'époque, le potentiel témoin peut, ainsi, restituer dans le temps et dans l'espace, certains souvenirs.

Tous les souvenirs sont importants. Ce qui est important aussi, c'est que les gens ne se censurent pas

Marie-Laure Brunel-Dupin

"Tous les souvenirs sont importants. Ce qui est important aussi, c'est que les gens ne se censurent pas en disant 'je ne sais plus très bien' ou 'je n'arrive pas à replacer dans le temps' ou 'je ne sais plus qui me l'a dit'. En en discutant avec eux, on arrivera à démêler et à faire revenir le souvenir", explique la lieutenant-colonel Marie-Laure Brunel-Dupin. 

"D'ailleurs, nos appels sont assez précis. On ne dit pas 'si vous avez des informations, écrivez-nous'. On recherche des choses précises dans ces appels parce que c'est ce qui nous manque dans l'enquête, c'est ce qui va nous aider à faire le lien. Tout est important. Il ne faut absolument pas s'auto-censurer (...) ça ne va pas faire des gens, des suspects", insiste la cheffe de la division des affaires non élucidées à Pontoise.

Ces capsules vidéos sont disponibles sur le site internet du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer. Via le lien cliquable, "je témoigne", les personnes qui détiendraient des informations sont redirigées vers une adresse mail, sur laquelle ils peuvent faire part de tous les renseignements qu'ils estiment nécessaires à l'enquête. Ces informations seront ensuite triées et priorisées par des équipes en charge de leur traitement. 

Retrouvez le premier appel à témoins, sur le "violeur au couteau", dont les crimes sexuels ont eu lieu entre février 2002 et décembre 2011, entre Melun, Gujan-Mestras et Saint-Paul-lès-Dax.